"Pétition vivante" à l'Onu à l'adresse des dirigeants mondiaux

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petition vivante a l'onu a l'adresse des dirigeants mondiaux[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

par Umberto Bacchi

LONDRES (Fondation Thomson Reuters) - L'Onu a lancé vendredi une pétition en ligne à signer sous forme de selfies pour soutenir les millions de personnes prises au piège dans des conflits et exiger que ceux qui les aident soient protégés.

Les images en 3D des milliers de selfies qui seront recueillis par les Nations unies seront projetées sur une structure de verre en miroir au siège de l'organisation à New York.

"Il est inadmissible que des civils et les travailleurs humanitaires qui essaient de les aider soient tués ou blessés en toute impunité dans les zones de conflit", déclare Mark Lowcock, chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

"Nous devons mettre fin à cela", a-t-il ajouté. "Les milliers de visages qui composent la pétition vivante seront exposés pour rappeler aux dirigeants mondiaux leur obligation légale de protéger les civils en conflit."

L'installation des Nations unies, qui fait partie de la campagne #NotATarget ("Pas une cible"), sera lancée dimanche 19 août à l'occasion de la Journée mondiale de l'aide humanitaire.

Elle restera en place tout au long de l'Assemblée générale annuelle des Nations unies qui se tient en septembre, lors de laquelle les chefs d'État du monde entier se réunissent à New York.

En 2017, 139 travailleurs humanitaires ont été tués, plus de 100 blessés et 76 enlevés, selon le rapport annuel sur la sécurité de ces personnels établi par le groupe d'études indépendant Humanitarian Outcomes.

Le nombre de morts est en hausse de 23% par rapport à 2017.

En 2018, la Syrie a été désignée comme le lieu le plus dangereux pour les travailleurs humanitaires pour la deuxième année consécutive, selon une analyse de CARE International. Elle représente plus de la moitié des 76 décès enregistrés depuis le début de l'année.

L'an dernier, près de 32.000 civils ont été tués ou blessés par des armes explosives, soit une augmentation de 38% par rapport à 2016, a indiqué l'OCHA

"Il est impératif que les hommes disposant du pouvoir et des armes à feu soient tenus pour responsables", a déclaré Mark Lowcock.

(Danielle Rouquié pour le service français)