Le vote du Parlement britannique sur le Brexit maintenu le 11 décembre

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Le vote du parlement britannique sur le brexit maintenu le 11 decembre[reuters.com]
(Crédits : Stefan Wermuth)

par Kylie MacLellan et Elizabeth Piper

LONDRES (Reuters) - Le vote du Parlement britannique sur l'accord de Brexit négocié par le gouvernement de Theresa May avec Bruxelles aura bien lieu mardi prochain, ont indiqué jeudi les services de la Première ministre.

Selon le journal The Times, plusieurs ministres souhaitaient que ce vote soit repoussé pour éviter un échec trop cuisant susceptible de conduire à la chute du gouvernement.

Theresa May affronte à la Chambre des communes une forte opposition à son accord de retrait, tant de la part des partisans du Brexit que de ceux du maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE.

Elle souligne que si le projet qu'elle a mis au point avec Bruxelles est rejeté par les députés de Westminster, le seul choix qui restera sera soit un Brexit sans accord, soit le maintien dans l'Union.

Les parlementaires poursuivent leurs débats de cinq jours sur le projet d'accord et sont à mi-chemin des discussions avant le vote du 11 décembre. Le gouvernement semble toujours en aussi en mauvaise posture pour faire adopter son texte.

"Le vote aura lieu mardi comme prévu", a souligné une porte-parole du 10, Downing Street, ce qu'a ensuite confirmé la ministre chargée des Relations avec la Chambre des communes, Andrea Leadsom.

A la veille de ce scrutin décisif, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) dira si le Royaume-Uni a le droit de renoncer à sortir de l'UE sans demander l'avis des autres pays membres.

L'avocat général de la CJUE, dont les avis sont généralement suivis par les magistrats de la cour, a estimé mardi que Londres avait le droit de retirer unilatéralement sa notification de sortie.

"TROIS OPTIONS"

Le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a répété jeudi que le seul accord de Brexit valable était celui négocié entre Bruxelles et Londres.

"L'accord qui est sur la table - l'accord de retrait et celui sur les relations futures - est, de notre point de vue, le seul et le meilleur possible pour organiser un retrait ordonné", a-t-il dit.

Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, a pour sa part mis en garde contre l'"illusion" de croire que Londres pourrait "renégocier un accord de la onzième heure".

"C'est soit l'accord proposé, soit pas d'accord du tout ou pas de Brexit", a-t-il lancé aux députés.

Theresa May, interrogée jeudi à la BBC, a tenu le même langage pour tenter de persuader le Parlement de soutenir son projet.

"Il y a trois options: l'une est de quitter l'Union européenne avec un accord (...), les deux autres sont soit un départ sans accord, soit pas de Brexit du tout", a-t-elle dit.

Elle a ajouté qu'elle était en contact avec les députés en vue de donner au Parlement un plus grand rôle dans le processus de déclenchement de la clause de sauvegarde ("backstop") visant à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.

Le Parti unioniste démocrate (DUP) nord-irlandais, dont dépend la majorité parlementaire de Theresa May, a annoncé cette semaine qu'il voterait en l'état contre l'accord sur le Brexit. Ses parlementaires ont toutefois souligné mercredi qu'ils soutiendraient le gouvernement si celui-ci était menacé par un vote de défiance aux Communes.

Selon l'avis juridique sur l'accord que le gouvernement britannique a publié mercredi, les négociations du Brexit risquent de s'enliser en raison de la clause de "backstop". Cet avis juridique dit aussi qu'avec l'accord de Brexit, la Grande-Bretagne risque d'être piégée "indéfiniment" dans une union douanière avec l'Union européenne.

Jeudi à Bruxelles, Michel Barnier a tenu à dire que "ce backstop, nous ferons tout notre possible pour éviter d'avoir à l'utiliser".

(avec Alastair Macdonald à Bruxelles; Guy Kerivel pour le service français)