Des "Gilets jaunes" appellent à ne pas manifester à Paris

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Des gilets jaunes appellent a ne pas manifester a paris[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Les "Gilets jaunes libres" ont appelé vendredi au calme et à ne pas venir manifester à Paris samedi, où l'exécutif redoute "une très grande violence", tout en accusant Emmanuel Macron de jouer le "pourrissement" en refusant de les recevoir.

"Nous appelons au calme, au respect des biens publics, au respect des forces de l'ordre, nous n'appelons pas les Français à joindre les mouvements qui auront lieu sur Paris demain", a déclaré Benjamin Cauchy, un membre de ce collectif vu comme modéré, à la presse devant l'Assemblée nationale à Paris.

"La France des oubliés, c'est la France des territoires et c'est bel et bien dans les territoires que, de façon pacifiste, les Français manifesteront leur mécontentement vis-à-vis d'une politique qui ne nous convient pas", a-t-il ajouté.

Une semaine après les violences inédites qui ont entaché une manifestation des "Gilets jaunes" sous l'Arc de Triomphe, quelque 89.000 forces de l'ordre seront mobilisées en France samedi, dont 8.000 dans la capitale, afin de prévenir de potentiels débordements.

Sous la pression, l'exécutif a été contraint d'annoncer cette semaine une série de mesures, dont l'abandon de la hausse de la taxe carbone, pour tenter d'apaiser la colère des "Gilets jaunes". Mais ces concessions ont été jugées insuffisantes par une majorité des manifestants.

"Nous attendons de la part du gouvernement un électrochoc politique, fiscal et social", a souligné Benjamin Cauchy. "Nous souhaitons faire en sorte que les Français améliorent leur pouvoir d'achat, aient une vie plus décente".

"Nous avons tenté à plusieurs reprises, malgré les menaces, de pouvoir échanger avec les pouvoirs publics, nous avons appelé solennellement le président de la République à nous recevoir, nous avons appelé le Premier ministre à nous recevoir. Jusqu'à présent, (c'est resté) lettre morte.", a-t-il ajouté. "Nous sommes dans une situation de pourrissement, où la seule option pour le président de la République est de mettre le pays dans le chaos".

(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)