RD Congo : Un colonel arrêté après la mort de deux observateurs de l'Onu

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DAKAR (Reuters) - Un colonel de l'armée congolaise a été arrêté dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat l'an dernier de deux observateurs des Nations unies dans la région du Kasaï, dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé vendredi le procureur chargé de l'affaire.

C'est le premier membre des services de sécurité congolais arrêté dans le cadre de cette affaire.

Zaida Catalan, une Suédoise, et Michael Sharp, un Américain, ont été tués en mars 2017 alors qu'ils enquêtaient sur des atrocités commises lors du conflit dans le Kasaï entre les forces gouvernementales congolaises et les hommes de la milice Kamuina Nsapu.

Les autorités congolaises ont dans un premier temps accusé les miliciens de ces assassinats et arrêté une vingtaine d'entre eux. Plus tard, le gouvernement de Kinshasa n'a pas exclu l'implication d'agents de l'Etat dans cette affaire.

Le procureur Timothée Mukuntu a déclaré vendredi à Reuters que le colonel Jean de Dieu Mambweni avait été arrêté mais pas encore inculpé.

Le colonel a démenti par le passé toute implication dans la mort des deux observateurs de l'Onu.

Lors du procès des miliciens Kamuina Nsapu à Kananga, dans le centre du pays, le parquet a rendu public l'enregistrement audio d'une rencontre entre Catalan, Sharp et le colonel Mambweni, deux jours avant la mort des deux observateurs.

Dans cet enregistrement, Mambweni donne à ses deux interlocuteurs le numéro de téléphone d'un interprète susceptible de les aider dans leur mission. Il appelle ensuite cet interprète, ont précisé à Reuters deux avocats de la défense.

Le colonel Mambweni a nié le mois dernier avoir mis en contact Catalan et Sharp avec le traducteur, assurant n'avoir rien à voir avec cette affaire.

Un avocat de la défense, Trésor Kabangu, a demandé qu'Emmanuel Ramazani Shadary, à l'époque ministre de l'Intérieur, vienne témoigner et rende compte des négociations qu'il avait alors menées avec les miliciens Kamuina Nsapu.

Emmanuel Ramazani Shadary est candidat à l'élection présidentielle du 23 décembre, avec le soutien du président sortant Joseph Kabila.

(Aaron Ross; Guy Kerivel pour le service français)