Yémen : L'administration US réaffirme son soutien à l'Arabie saoudite

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ABOU DHABI (Reuters) - L'ouverture en Suède de pourparlers sur le Yémen constitue un "premier pas vital" en vue de sortir du conflit, a déclaré dimanche un haut responsable du département américain d'Etat qui a réaffirmé avec force le soutien des Etats-Unis à la coalition militaire conduite par l'Arabie saoudite.

L'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier à l'intérieur du consulat saoudien à Istanbul a modifié la donne à Washington, où une partie de la classe politique s'interroge désormais sur la stratégie poursuivie par Ryad dans la guerre en cours au Yémen depuis mars 2015.

Le mois dernier, le Sénat a franchi un pas supplémentaire en vue de l'adoption d'une motion visant à stopper le soutien militaire américain à la coalition mise en place par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour combattre au Yémen les miliciens chiites Houthis soutenus par l'Iran.

Mais, en visite aux Emirats, Timothy Lenderking, vice-secrétaire d'Etat adjoint chargé des pays du Golfe au sein du département américain d'Etat, a souligné que l'administration Trump s'opposait vivement à une interruption de son soutien à la coalition arabe sunnite.

"A l'évidence, des pressions s'exercent à l'intérieur de notre système afin soit de nous retirer du conflit, soit de suspendre notre soutien à la coalition, ce à quoi, du côté de l'administration, nous sommes fortement opposés", a-t-il dit.

"Nous croyons réellement que le soutien à cette coalition est nécessaire. L'arrêter enverrait un mauvais message", a-t-il poursuivi lors d'un colloque sur la sécurité organisé aux Emirats, évoquant notamment l'importance de l'Arabie saoudite face à l'influence de l'Iran dans la région.

Lenderking a par ailleurs indiqué que l'ouverture en Suède de négociations de paix sous l'égide des Nations unies entre des délégations yéménites, les premières en deux ans, était un "premier pas vital" en vue de sortir d'un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et menacé de famine une large partie de la population yéménite.

Le processus ne sera pas facile, a-t-il insisté, mais les signaux en provenance de Suède, où l'émissaire de l'Onu Martin Griffiths s'attache pour l'instant à obtenir des mesures à même d'établir la confiance entre les parties en conflit, sont positifs.

"A plus long terme, nous aspirons à un Yémen stable et unifié qui favorisera la stabilité régionale et globale, et non le contraire", a poursuivi le diplomate, soulignant qu'"il ne saurait y avoir place, dans ce Yémen futur, pour une menace soutenue par l'Iran visant l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et d'autres zones économiques internationales vitales".

"Une reconstruction complète ne pourra advenir que dans un environnement pacifique. Pour cette raison, nous voulons fermer l'espace à toute influence iranienne néfaste."

(Alexander Cornwell; Henri-Pierre André pour le service français)