Belgique : Michel à la tête d'un cabinet minoritaire après le départ de la N-VA

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Belgique: le pacte sur les migrations provoque le depart de la n-va[reuters.com]
(Crédits : Eric Vidal)

BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre belge, Charles Michel, a été reçu dimanche par le roi Philippe, en vue de réajuster son gouvernement, qui sera désormais minoritaire après le retrait de la plus importante composante de la coalition, les nationalistes flamands de la N-VA, à cause d'un désaccord touchant au pacte de l'Onu sur les migrations.

La N-VA, qui est aussi le plus important parti au parlement, a annoncé samedi soir qu'elle retirait ses ministres de la coalition, Charles Michel ayant rejeté sa demande de revenir sur le projet de signer le pacte de l'Onu sur les migrations, en début de semaine prochaine à Marrakech.

La coalition, au pouvoir depuis 2014, ne compte désormais plus que trois partis, le Mouvement réformateur (MR, libéraux francophones) de Charles Michel et deux partis flamands, CD&V (centre droit) et Open VLD.

Des élections législatives fédérales étant prévues de toute façon au mois de mai, nombre d'observateurs s'attendent à ce que le calendrier électoral ne soit pas bouleversé.

Charles Michel a déclaré dimanche lors d'une conférence de presse que son gouvernement se concentrerait dans les mois qui lui restent sur l'économie, la défense des intérêts de la Belgique à l'approche du Brexit, la sécurité et les changements climatiques.

LA N-VA CONCURRENCÉE SUR SA DROITE

Il a indiqué qu'il allait consulter les parlementaires pour voir dans quelle mesure son gouvernement minoritaire, qui ne peut plus s'appuyer que sur 52 des 150 députés, pourra continuer à mener sa politique.

Avec le départ de la N-VA, trois postes ministériels se retrouvent à pourvoir, comme le portefeuille de l'immigration.

Alexander De Croo, l'un des vice-Premiers ministres, va devenir ministre des Finances; Pieter De Crem (CD&V), un ex-ministre de la Défense, obtiendra le ministère de l'Intérieur et le chef de la diplomatie, Didier Reynders, cumulera les portefeuilles des Affaires étrangères et de la Défense.

Charles Michel avait obtenu une large majorité parlementaire cette semaine en faveur du maintien du soutien de la Belgique au texte des Nations unies sur les migrations, lequel, depuis qu'il a été adopté en juillet par l'ensemble des Etats des Nations unies à l'exception des Etats-Unis, est en butte aux critiques d'une partie de la classe politique européenne, pour laquelle il risque d'accroître l'immigration en Europe.

Au moins six pays de l'Union européenne - surtout en Europe orientale - ont d'ores et déjà boudé le pacte.

Le N-VA risque d'essuyer des revers électoraux en Flandre au profit du Vlaams Belang, une formation anti-immigration classée plus à droite. Le leader de la N-VA, Bart De Wever, maire d'Anvers, avait averti Charles Michel que s'il signait le pacte de Marrakech, il perdrait le soutien des nationalistes flamands.

(Philip Blenkinsop; Eric Faye pour le service français)