"Gilets jaunes" : Pas de coup de pouce général au smic, dit Pénicaud

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Macron annoncera cette semaine des mesures immediates, dit penicaud[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron annoncera cette semaine des "mesures concrètes" et "immédiates" pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" mais il n'y aura pas de "coup de pouce" général au smic au 1er janvier, a déclaré dimanche la ministre du Travail.

Le chef de l'Etat doit prendre la parole en début de semaine après avoir laissé ces derniers temps le Premier ministre, Edouard Philippe, en première ligne dans la gestion de cette crise qui ébranle son quinquennat.

"Le président de la République va annoncer cette semaine des mesures concrètes, immédiates", a dit Muriel Pénicaud à LCI.

Priée de dire si cela pourrait comprendre une augmentation supplémentaire du salaire minimum, au-delà de ce qui est déjà légalement prévu, elle a répondu qu'elle n'était pas favorable à un "coup de pouce" généralisé.

"Si on augmente tous les salaires de façon automatique, il y a plein d'artisans, de commerçants, etc., qui vont mettre la clef sous la porte, qui n'y arriveront pas, ou alors ils vont augmenter les prix et personne ne pourra se payer le service", a expliqué la ministre du Travail. "Le coup de pouce au smic, on sait que ça détruit des emplois."

Elle a en revanche jugé possible dans certaines branches ou entreprises d'augmenter l'intéressement et la participation, de réaliser "en urgence" l'égalité homme femmes, voire d'augmenter les salaires. "Donc j'ai appelé les entreprises et les branches, toutes celles qui le peuvent, à négocier sur les salaires et à aller plus vite sur ce sujet", a-t-elle dit.

Elle a évoqué parmi d'autres possibilités une prime transport pour les salariés qui n'ont pas accès aux transports en commun - "Deux tiers des salariés utilisent l'automobile pour aller au travail ; pour à peu près la moitié, c'est leur choix mais il y en a une moitié qui n'a absolument pas le choix."

Muriel Pénicaud a souligné qu'il fallait aussi organiser la suite - les trois mois de concertation dans les territoires annoncés par Edouard Philippe - pour préparer la suite.

"Pour les choses de plus long terme, il faut en discuter et je crois que c'est très nouveau", a-t-elle expliqué. "Un débat comme ça n'a jamais eu lieu, un débat où il y a à la fois des élus locaux, des patrons, des syndicats, des associations et le citoyen (...), on n'a jamais fait ça."

"Il faut (...) être sûr qu'à la fin ça abouti à quelque chose de concret" au niveau national et local, a-t-elle ajouté.

(Emmanuel Jarry)