Les parlementaires de la majorité reçus à l'Elysée

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Les parlementaires de la majorite recus mardi soir a l'elysee[reuters.com]
(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Les parlementaires de la majorité ont été reçus mardi soir à l'Elysée par Emmanuel Macron, qui est revenu avec eux sur les trois semaines de crise des "Gilets jaunes" qui ont déstabilisé certains députés de La République en Marche (LaRem) et du MoDem.

La réunion a été écourtée par l'annonce de la fusillade dans le centre-ville de Strasbourg, qui a fait plusieurs morts.

Les propos d'Emmanuel Macron devant les députés étaient "de la même essence" que ceux de son allocution télévisée de la veille "en détaillant un peu plus la nécessaire implication des députés", a rapporté à Reuters un participant.

"C'était sobre, amical, déterminé. Ni petite phrase, ni bravade", a-t-il ajouté.

Mardi matin à l'Assemblée, la réunion du groupe LaRem à l'Assemblée a donné lieu à des débats parfois vifs, ont rapporté des participants.

Au-delà des "Gilets jaunes" et des membres de l'opposition, le chef de l'Etat a dû composer ces dernières semaines avec des appels de plus en plus insistants, au sein de sa majorité, en faveur de mesures d'urgence et d'un accompagnement social renforcé de la transition écologique.

Des élus LaRem se sont également livrés à des mea culpa. "Pendant ces 18 premiers mois, nous n'avons pas réussi à répondre à ce principe de justice et d'égalité devant l'impôt inscrit dans la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789", notait ainsi début décembre Sébastien Nadot, élu de Haute-Garonne.

"OUVRIR LE DÉBAT"

"L'intervention du président va permettre à toutes et tous de se tourner vers l'avenir et de s'investir dans le débat national, de porter les réformes dans les débats et d'en mesurer les effets", a dit à Reuters le député Bruno Questel au sortir de la réunion de mardi.

Son collègue Bruno Bonnell juge pour sa part "très positifs" les débats au sein du groupe qui compte au total 307 membres.

"Une réunion de groupe, c'est fait pour qu'il y ait un débat, sa vivacité n'engage que les gens qui échangent", a-t-il dit aussi à Reuters. "Cela montre que les députés LaRem connaissent bien leur territoire et il y en a qui ont remonté des remarques sur le monde rural, par exemple", a-t-il rapporté.

"D'autres ont dit qu'il y avait un équilibre sur leurs ronds-points entre les gens satisfaits par ce qu'a dit le président et ceux qui en veulent davantage".

Les mesures annoncées lundi soir par le chef de l'Etat ont rassuré une grande partie des élus de la majorité, qui ont dans l'ensemble tous salué des annonces "concrètes et fortes" permettant de "corriger ce qui a été vécu comme une injustice".

"À un moment, il faut arrêter le combat et ouvrir le débat", a dit Bruno Bonnell.

Avant la crise des "Gilets jaunes", la majorité présidentielle avait déjà été ébranlée par "l'affaire Benalla", du nom de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron filmé en train de molester des manifestants cet été.

Emmanuel Macron avait à l'époque choisi de rompre le silence en prononçant un discours devant les parlementaires de la majorité réunis à la maison de l'Amérique latine à Paris.

"S'ils cherchent un responsable, il est devant vous, le seul responsable, c'est moi et moi seul. Qu'ils viennent me chercher. Je réponds au peuple français", avait-t-il déclaré.

(Marine Pennetier et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)