PARIS (Reuters) - Les députés socialistes ont décidé mardi, à l'unanimité, de déposer une motion de censure commune avec le Parti communiste et La France insoumise pour dénoncer la gestion par le gouvernement de la crise des "Gilets jaunes".

La motion a été déposée par les présidents des trois groupes - Olivier Faure, André Chassaigne et Jean-Luc Mélenchon - et 59 de leurs collègues.

"Le lien de confiance entre notre peuple et le gouvernement est brisé, rompu, et l'on ne voit nulle possibilité pour ce dernier de renouer cette relation. Le divorce est acté, il faut changer radicalement de cap", peut-on lire dans le texte consulté par Reuters. "Mais ce n'est pas seulement le sort du Gouvernement qui est en jeu : c'est la paix civile et sociale de notre pays."

Les élus socialistes attendaient les annonces d'Emmanuel Macron sur le pouvoir d'achat, lundi, avant de se joindre ou non aux deux autres groupes de gauche, qui ne pouvaient réunir à eux seuls les 58 signatures requises pour déclencher la motion.

Au vu des forces en présence, cette procédure, qui devrait se traduire par un vote en plénière jeudi, n'a aucune chance de faire tomber le gouvernement.

Devant les députés mardi, le Premier ministre a indiqué que la discussion de jeudi permettrait de détailler les mesures annoncées par le chef de l'Etat.

"Nous aurons l'occasion d'évoquer ces sujets à l'occasion du débat qui interviendra au moment de la motion de censure et j'aurai plaisir, croyez-moi, à expliquer dans le détail l'ensemble de ces mesures et les conditions de leur financement", a dit Edouard Philippe lors de la séance de questions au gouvernement.

(Elizabeth Pineau avec Simon Carraud et Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)