DUBLIN (Reuters) - Le Royaume-Uni doit revenir sur son intention de quitter l'Union européenne, avec effet immédiat, afin de favoriser une "réflexion sérieuse et profonde" au sein du parlement et parmi la population, a estimé mardi l'ancien Premier ministre conservateur britannique John Major.
La cheffe du gouvernement, Theresa May, a reporté le vote qui aurait dû avoir lieu ce mardi aux Communes sur le projet d'accord trouvé avec l'Union européenne sur le Brexit, et elle a l'intention de demander aux Européens des aménagements à cet accord en ce qui concerne la question du "filet de sécurité" (backstop).
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a conclu lundi que le Royaume-Uni pouvait tout à fait revenir unilatéralement sur la notification de son intention de retrait, formulée en invoquant l'Article 50, et ce sans avoir à consulter les autres pays membres de l'UE.
Le fait d'avoir invoqué l'Article 50 a fixé au 29 mars 2019 au soir la date du Brexit.
Afin de calmer les marchés financiers et de préserver le bien-être des Britanniques, le processus du Brexit doit être interrompu, a estimé John Major.
"Nous devons révoquer l'Article 50, avec effet immédiat. Il faut arrêter le compte à rebours, pour le moment", a dit John Major lors d'un discours devant un "think tank" européen à Dublin.
"Il est clair que nous avons besoin maintenant de la denrée la plus précieuse qui soit : le temps. Le temps pour une réflexion sérieuse et profonde, à la fois au parlement et parmi la population. Nous trouverons le moyen de nous tirer de ce bourbier, il y a toujours un moyen".
John Major, qui a dirigé la Grande-Bretagne de 1990 à 1997 et avait fait campagne en faveur du maintien au sein de l'UE, compte parmi les trois anciens chefs de gouvernement en vie qui ont appelé à la tenue d'un nouveau référendum pour sortir de la crise actuelle.
(Graham Fahy; Eric Faye pour le service français)