Le régulateur Arafer veut plus de "cars Macron"

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Le regulateur arafer veut plus de cars macron[reuters.com]
(Crédits : Robert Pratta)

PARIS (Reuters) - Le transport routier de voyageurs, bien que toujours déficitaire, doit poursuivre son développement, notamment parce qu'il ne coûte pas d'argent au contribuable, estiment les dirigeants de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer).

Les 13 opérateurs du secteur libéralisé sous la baguette d'Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre de l'Economie ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 40% au deuxième trimestre 2018 pour atteindre 36,2 millions d'euros grâce à une hausse de 43% du nombre de passagers transportés, soit 2,4 millions.

L'activité des "cars Macron" est soutenue par les grèves à la SNCF, mais leur effet "doit être regardé comme un facteur de croissance supplémentaire" dans un marché qui s'inscrivait déjà dans une tendance nette au développement depuis la fin 2017, a déclaré Bernard Roman, le président de l'Arafer.

L'ouverture à la concurrence du transport interurbain par autocar grâce à la loi dite "Macron" du 6 août 2015 a en outre suscité une nouvelle demande, selon Bernard Roman.

"Sur les sept millions de passagers transportés en 2017, près deux millions n'auraient pas voyagé si les cars Macron n'existaient pas", a-t-il dit.

Quant à l'ouverture de lignes de cars sur des distances inférieures à 100 kilomètres, pour lesquelles l'Arafer doit vérifier que l'arrivée d'un nouveau venu ne déséquilibre pas les transports conventionnés, "il n'y a pas d'incidence forte dans 95% des cas", a souligné le président de l'Arafer.

Ce genre de distance courte est toutefois peu demandé, souligne Anne Yvrande-Billon, vice-présidente de l'Arafer.

LES RECETTES DES USAGERS

L'Arafer voit d'un bon oeil un mode de transport qui ne fait pas appel à "l'argent public", selon les termes de l'autre vice-président de l'Arafer, Philippe Richert, alors que le prix du billet de TER est subventionné à "75% en moyenne".

"Je crois qu'il est important qu'on donne la possibilité à ce service qui est couvert par les recettes des usagers de pouvoir continuer à se développer pour que nous sortions de cette logique où il faut constamment donner plus", a déclaré Philippe Richert.

"Si nous arrivons à proposer des lignes qui, en termes de fiabilité, de qualité de service, rendent à la population qui les utilise les services attendus, et si en plus ça ne coûte rien à la collectivité, ça va être compliqué de dire qu'on ne regarde pas jusqu'au bout la mise en place de ces services", a-t-il ajouté.

Le taux d'occupation des cars Macron est monté à 61% au deuxième trimestre 2018, contre 44,7% au deuxième trimestre 2017, à comparer à un taux d'occupation moyen de 25% des TER (hors les Transilien d'Ile-de-France).

Treize opérateurs se partagent le marché, indique l'Arafer. Bien que déficitaire, le secteur est créateur d'emplois. Les trois grands opérateurs (Ouibus, Eurolines-Isilines, Flixbus) estiment, en se fondant sur le modèle économique allemand, qu'en atteignant un volume de 11 à 13 millions de passagers transportés, ils atteindront l'équilibre économique, selon Bernard Roman.

(Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)