La survie politique de Theresa May suspendue au vote des élus conservateurs

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La procedure de vote de defiance contre may a ete enclenchee[reuters.com]
(Crédits : Francois Walschaerts)

LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May, fragilisée par sa décision de repousser le vote sur l'accord du Brexit, devra se soumettre ce mercredi à un vote de défiance dans les rangs de son Parti conservateur.

Si 158 des 315 élus conservateurs à la Chambre des Communes votent la défiance, elle renversée et le futur chef du Parti conservateur la remplacera à la tête du gouvernement britannique à moins de quatre mois de la date fixée pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Le vote aura lieu entre 18h00 et 20h00 (GMT).

10h45: sur la base de leurs déclarations dans les médias ou sur les réseaux sociaux en milieu de matinée, au moins 75 parlementaires conservateurs ont publiquement exprimé leur soutien à Theresa May. Les Tories comptant 315 élus à la Chambre des Communes, la majorité est à 158 voix.

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09h56: Ian Lavery, président du Parti travailliste, la principale formation de l'opposition britannique, estime que l'accord négocié par Theresa May "n'a le soutien ni de son gouvernement, ni de son parti, ni du parlement, ni du pays".

"Les divisions internes du Parti conservateur mettent les emplois et le niveau de vie de la population en danger", ajoute-t-il.

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09h48: Dans une courte allocution devant le 10, Downing Street, Theresa May se dit "prête à mener (sa) mission à bien" et ajoute qu'elle se battra de toutes ses forces pour mettre ses rivaux en échec.

Si elle perd, dit-elle, son successeur n'aura d'autre choix que de repousser la date de sortie de l'Union européenne. "Un nouveau dirigeant n'aurait pas le temps de renégocier un accord de retrait et de le faire adopter au Parlement d'ici au 29 mars; de fait, une de ses premières décisions serait de prolonger ou d'abroger l'Article 50, différant voire stoppant le Brexit alors que nos compatriotes veulent que nous le poursuivions", a-t-elle déclaré.

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L'ARTICLE 50 du traité européen qui organise la sortie d'un Etat membre

ENCADRE Vote de défiance: pourquoi, comment ?

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09h29: A l'unisson d'autres ministres, Michael Gove, ministre de l'Environnement qui fut l'un des ténors des Brexiters lors du référendum du 23 juin 2016, réagit: "Je soutiens la Première ministre à 100% - et j'exhorte chaque élu conservateur à faire de même. Elle se bat durement pour notre pays et personne n'est mieux placée qu'elle pour faire en sorte que nous concrétisions la décision du peuple britannique de quitter l'UE."

Le ministre du Commerce, Liam Fox, annonce lui aussi qu'il soutiendra Theresa May.

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08h59: Plusieurs ministres font bloc derrière Theresa May.

"Je soutiendrai Theresa May ce soir. Être Première ministre est aujourd'hui le travail le plus difficile que l'on puisse imaginer, et la dernière chose dont notre pays ait besoin, c'est d'une longue et préjudiciable course pour la direction du parti. Jamais le Brexit ne s'est présenté comme une chose aisée, mais elle est la meilleure pour faire en sorte que nous sortir vraiment de l'UE le 29 mars", a tweeté le ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt.

Le ministre de l'Intérieur, Sajid Javid, a lui aussi déclaré que la Première ministre disposait de son entier soutien. "La dernière chose dont notre pays ait besoin aujourd'hui, c'est d'une élection pour la direction du Parti conservateur. Ce serait du nombrilisme et une erreur."

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08h35 (heure française): Graham Brady, président du "comité 1922", le groupe parlementaire du Parti conservateur, annonce que le seuil de 48 lettres d'élus nécessaire au déclenchement d'un vote de défiance a été atteint.

Il ajoute que le scrutin se tiendra entre 18h00 et 20h00 (GMT) à la Chambre des communes. Le résultat sera annoncé aussi vite que possible.

CONTEXTE

Faute de majorité, Theresa May a décidé lundi soir de repousser le vote initialement prévu mardi à la Chambre des communes sur l'accord de Brexit entre Londres et Bruxelles et approuvé par les dirigeants européens le 25 novembre dernier.

Sa décision a provoqué un tollé à la Chambre.

Les dirigeants des Etats membres de l'UE doivent se retrouver en sommet jeudi et vendredi à Bruxelles pour discuter du divorce avec le Royaume-Uni.

Pour l'instant, les Européens continuent de faire bloc et ont exclu, comme l'a confirmé la chancelière allemande Angela Merkel, toute renégociation du compromis qui a été obtenu après un an et demi de négociations laborieuses.

L'issue du vote de mercredi soir aux Communes pourrait modifier la donne du tout au tout.

(Kylie MacLellan, Kate Holton et Guy Faulconbridge; Henri-Pierre André pour le service français)