BRASILIA (Reuters) - Le président brésilien Michel Temer a signé vendredi un décret d'extradition de l'Italien Cesare Battisti, ex-militant d'extrême gauche jugé coupable de meurtre dans son pays, a annoncé la présidence.

La Cour suprême du Brésil avait ordonné la veille son arrestation. Le juge Luiz Fux, magistrat de la Cour suprême, a annulé une injonction s'opposant à l'extradition de Battisti, injonction qu'il avait lui-même prise l'an dernier.

Rome cherche à obtenir de longue date l'extradition de Cesare Battisti, reconnu coupable de quatre meurtres en Italie dans les années 1970 - les "années de plomb". Battisti appartenait alors aux Prolétaires armés pour le communisme, un groupe d'extrême gauche.

Evadé de prison en 1981, Battisti, qui est passible de la réclusion criminelle à perpétuité dans son pays, s'était réfugié en France avant de fuir en 2004 au Brésil pour échapper à une possible extradition.

La Cour suprême du Brésil avait donné en 2009 son feu vert à l'extradition de Battisti, mais la procédure n'avait pas abouti, le président de l'époque, Luis Inacio Lula da Silva, lui ayant accordé l'asile en 2010, au dernier jour de son mandat.

Selon une source au sein de la police fédérale, Battisti a été placé sur une liste de fugitifs. "Nous savons qu'il est à São Paulo", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.

Le président élu Jair Bolsonaro, qui prendra ses fonctions au 1er janvier, a déclaré qu'il procéderait immédiatement à l'extradition de Cesare Battisti.

Il a eu vendredi un échange via Twitter avec Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur qui lui a écrit qu'il lui serait grandement reconnaissant s'il contribuait à traduire Battisti devant la justice italienne.

"Comptez sur nous", lui a répondu Bolsonaro.

(Anthony Boadle et Maria Carolina Marcello; Jean Terzian et Henri-Pierre André pour le service français)