Berger (CFDT) veut une loi pour limiter les plus hauts salaires

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(Crédits : Pascal Rossignol)

PARIS (Reuters) - Le secrétaire général de la CFDT a estimé lundi que les plus hauts salaires ne contribuaient pas suffisamment à la solidarité nationale et proposé de les plafonner par la loi, en pleine période de contestation des inégalités sociales.

Laurent Berger, tout en donnant un satisfecit au gouvernement pour l'extension de la prime d'activité à davantage de salariés annoncée par Edouard Philippe, a épinglé l'écart entre la hausse moyenne de la rémunération des salariés cette année et celle des dirigeants des entreprises constituant le CAC 40, l'indice des principales sociétes cotées à la Bourse de Paris.

"En 2018, il y a eu 14% d'augmentation pour les patrons du CAC 40 et 1,8% pour les salariés. Cela veut dire que l'autorégulation préconisée par (...) le Medef (le patronat NDLR), ça ne marche pas", a déclaré Laurent Berger, qui était interrogé sur Europe 1.

"Il faut des mesures contraignantes. Pourquoi pas une loi qui limite les très hautes rémunérations ?", a-t-il ajouté en soulignant la valeur de symbole qu'aurait une telle mesure, notamment en regard des revendications de plus d'équité du mouvement des "Gilets jaunes".

"La crise des Gilets jaunes (...), c'est aussi une crise émotionnelle. Il y en a assez d'un certain nombre d'inégalités. Il faut les traiter, y compris de façon symbolique", a déclaré le dirigeant de la première centrale syndicale dans le secteur privé.

"Pour l'instant, sur ce côté-là de la contribution des plus des plus hauts revenus à la solidarité nationale, le compte n'y est pas. C'est un peu un appel aux dons qui est fait aux plus riches", a-t-il dit,

Il préconise à la place "des mesures très concrètes, contraignantes comme fin de la "flat tax" (prélèvement forfaitaire sur les revenus du capital), une tranche d'impôt supplémentaire sur les plus hauts revenus et la taxation de la transmission des patrimoines.

"Il faut des mesures contraignantes auxquelles le gouvernement ne réfléchit pas" pour l'instant, a-t-il dit.

(Danielle Rouquié pour le service français, édité par Yves Clarisse)