Castaner durcit le ton à l'adresse des "Gilets jaunes"

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Castaner durcit le ton a l'adresse des gilets jaunes[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a durci le ton lundi à l'adresse des "Gilets jaunes", qu'il a invités fermement à mettre fin à leurs actions sur les ronds-points de France.

Lors d'une visite à Nanterre (Hauts-de-Seine), à la sous-direction de la police judiciaire chargée de lutter contre la cyber-criminalité, il a rappelé que huit personnes avaient perdu la vie dans des accidents en un mois, en marge de ce mouvement.

"Est-ce que vous connaissez un autre contentieux social sur ces 30 dernières années qui a tué autant de personnes ? Je le dis clairement : 'ça suffit !'" a-t-il déclaré à des journalistes. "Cela suffit pour la sécurité des 'Gilets jaunes' eux-mêmes, cela suffit pour la sécurité de nos concitoyens, cela suffit aussi pour la sécurité de nos forces de l'ordre."

Il a averti que les forces de l'ordre allaient continuer à dégager les ronds-points occupés par des "Gilets jaunes" qui y filtrent, voire y bloquent, la circulation.

"On ne peut pas continuer à vouloir paralyser l'économie française, paralyser le commerce dans nos villages, dans nos villes", a-t-il poursuivi. "On ne peut pas continuer à détruire les ronds-points sur lesquels ils sont, on ne peut pas mettre le feu systématiquement à des péages autoroutiers, voire même à des bâtiments qui hébergeaient des salariés de sociétés d'autoroute et nos propres forces de sécurité, ou même à une préfecture."

Le ministre de l'Intérieur en a appelé au dialogue que le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, et le gouvernement veulent organiser au niveau territorial ces prochains mois.

Sur un site de la police judiciaire qui surveille notamment les dérives des réseaux sociaux, il a admis que les "Gilets jaunes" étaient dans "une forme de défiance" à l'égard de toute parole officielle ou journalistique.

"Et donc ils vivent, ils se repaissent de 'fake news', on l'a vu sur toute une série de sujets", a-t-il poursuivi.

Il a notamment cité les fausses informations qui ont circulé sur les réseaux sociaux concernant le pacte des Nations unies sur les migrations récemment signé à Marrakech.

"Quelquefois les 'fake new' amènent de la haine", a-t-il ajouté. "Au fond, les 'Gilets jaunes' n'ont vécu ces dernières semaines médiatiquement qu'à travers la violence, pas forcément à travers leurs revendications parce qu'elles étaient très multiples, très difficiles à appréhender, que les porte-parole étaient très divers."

"Ce qui compte, aujourd'hui, c'est de remettre la vérité au milieu de la discussion et c'est tout le sens du grand débat national auquel le président et le gouvernement ont invité les 'Gilets jaunes' mais surtout tous les Français", a-t-il conclu.

Ce mouvement parti d'une protestation contre la taxe écologique sur les carburants, qui s'est répandu en dehors de toute structure partisane ou syndicale, a montré de nets signes d'essoufflement à la fin de la semaine dernière, lors du cinquième samedi consécutif de manifestations.

(Emmanuel Jarry, avec pool à Nanterre, édité par Yves Clarisse)