SSE étudie d'autres options après l'échec du projet avec Innogy

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Sse etudie d'autres options apres l'echec du projet avec innogy[reuters.com]
(Crédits : Russell Cheyne)

par Christoph Steitz, Noor Zainab Hussain et Susanna Twidale

FRANCFORT/BANGALORE/LONDRES (Reuters) - Le britannique SSE et l'allemand Innogy ont renoncé au projet de fusion de leurs activités de distribution d'électricité en Grande-Bretagne à la suite de la proposition de l'autorité de régulation en matière de plafonnement des factures d'électricité.

SSE réfléchit désormais à de nouvelles options pour sa division en difficulté, tandis que l'abandon du projet ouvre de nouvelles perspectives pour E.ON, appelé à devenir la maison mère de Npower dans le cadre d'un accord distinct de partage d'Innogy avec RWE.

Le marché britannique de l'électricité est dominé par les "Big Six", un groupe composé de Centrica, propriétaire de British Gas, SSE, Scottish Power (groupe Iberdrola), Npower, E.ON et EDF Energy (groupe EDF). Ces entreprises font l'objet d'une enquête pour leur pratiques tarifaires.

Le projet de fusion, annoncé en novembre 2017, a échoué car les deux groupes ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur de nouvelles modalités commerciales prenant en compte la proposition de plafonnement des prix de l'électricité.

SSE et Innogy avaient prévenu le mois dernier que leur accord qui devait donner naissance au deuxième fournisseur d'énergie en Grande-Bretagne derrière British Gas, serait retardé.

Les "Big six" ont été vivement priés de plafonner leurs tarifs à la suite de la promesse du gouvernement de s'attaquer aux prix de l'électricité qualifiés "d'arnaques".

Le niveau de plafonnement a été plus serré que prévu et la performance des activités de vente au détail des deux sociétés a changé depuis l'annonce du rapprochement, a déclaré le directeur général de SSE, Alistair Phillips-Davies, lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Par conséquent, l'accord ne répondait plus aux intérêts des clients, des salariés et des actionnaires, a-t-il ajouté.

PAS D'IMPACT SUR L'ACCORD E.ON-RWE

Alistair Phillips-Davies a dit que SSE prendrait son temps pour étudier d'autres possibilités pour son activité de distribution, comme une scission et une introduction en Bourse, ou encore une vente.

Aucune discussion avec d'éventuels acquéreurs n'a eu lieu pour le moment, a-t-il précisé.

Selon une source proche de l'accord, SSE penche davantage pour une scission.

E.ON a déclaré que l'échec du projet SSE-Innogy n'aurait aucun impact significatif sur l'accord passé avec RWE et qu'il ne prévoyait pas de retard.

Des analystes estiment que l'abandon du projet est positif pour SSE.

"Nous considérons que les options envisagées (...) sont meilleures pour SSE qu'une fusion avec Npower, une entreprise en difficulté", notent les analystes de Jefferies.

"E.ON devrait probablement absorber Npower et passerait probablement plusieurs années difficiles à se restructurer et à l'intégrer."

A 16h58, le titre SSE reculait de 2,9% à 1.058 sterling à la Bourse de Londres. A Francfort, l'action E.ON perdait 2,95% à 8,96 euros et RWE refluait de 0,77% à 19,365 euros. L'indice paneuropéen Stoxx 600 abandonnait 1,15%.

(avec Clara Denina à Londres; Claude Chendjou pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)