Affaire Huawei : Un troisième ressortissant canadien arrêté en Chine

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Un troisieme ressortissant canadien arrete en chine[reuters.com]
(Crédits : Thomas Peter)

PÉKIN (Reuters) - La Chine a arrêté un troisième ressortissant canadien dans la foulée de l'interpellation au Canada de la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei Technologies, a annoncé un responsable gouvernemental canadien alors que l'affaire se transforme en contentieux diplomatique entre Pékin et Ottawa.

L'ancien diplomate Michael Kovrig et l'homme d'affaires Michael Spavor ont été interpellés la semaine dernière en Chine après l'arrestation le 1er décembre à Vancouver, à la demande de la justice états-unienne, de Meng Wanzhou, directrice financière et fille du fondateur de Huawei.

L'identité du troisième Canadien interpellé n'a pas été divulguée à ce stade.

"Notre objectif est toujours ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens et dans ce cas particulier, ce qui est dans le meilleur intérêt des Canadiens qui sont retenus", a commenté le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Prié de dire pourquoi le gouvernement d'Ottawa n'en a pas fait davantage pour faire libérer les Canadiens, Justin Trudeau a répondu: "Les postures politiques ou les déclarations politiques ne font pas forcément avancer les choses. (...) Elles pourraient même compliquer la libération des Canadiens. Nous allons traiter chacune des situations avec sérieux et attention."

Accusée d'avoir favorisé une violation des sanctions imposées par Washington à l'Iran, Meng a été libérée sous caution mais a l'interdiction de quitter le Canada dans l'attente d'une audience d'extradition vers les Etats-Unis fixée à février prochain.

"Il n'y a aucune raison de penser que cette affaire est liée aux récentes détentions de Canadiens détenus en Chine", a dit un responsable gouvernemental canadien s'exprimant sous le sceau de l'anonymat.

Si le gouvernement d'Ottawa refuse d'établir un lien entre l'interpellation de Meng et l'arrestation de ses trois ressortissants, des diplomates occidentaux en poste à Pékin et d'anciens diplomates canadiens estiment qu'il s'agit de mesures de rétorsion prises par le gouvernement chinois.

Donald Trump, qui a engagé une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, a déclaré la semaine passée à Reuters qu'il pourrait intervenir dans ce conflit si cela servait les intérêts de la sécurité nationale américaine ou si cela aidait à conclure un accord commercial avec la Chine.

Ces déclarations ont agacé les autorités canadiennes qui ont mis en garde l'administration américaine contre la tentation de politiser les affaires d'extradition.

La Chine rejette les accusations visant la dirigeante de Huawei et réclame sa libération immédiate.

(Ben Blanchard, Philip Wen et Christian Shepherd; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)