Johnson prêt à faire ratifier "en dix jours" un éventuel accord de Brexit, selon le Financial Times

reuters.com  |   |  387  mots
Johnson pret a faire ratifier en dix jours un eventuel accord de brexit[reuters.com]
(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - S'il obtient des Européens un nouvel accord sur le Brexit lors du sommet des 17 et 18 octobre, Boris Johnson est prêt à engager un marathon parlementaire pour le faire ratifier en dix jours par la Chambre des communes, rapporte vendredi soir le Financial Times.

Citant des sources à Downing Street, le journal indique que l'équipe de Johnson a élaboré un plan détaillé sous la conduite de Nikki da Costa, sa directrice des affaires législatives.

"Nikki nous a dit qu'elle avait un plan pour faire adopter un accord de Brexit en dix jours pile", a déclaré au FT un haut responsable gouvernemental. "Le Parlement pourrait siéger nuit et jour, week-end compris, mais elle est confiante dans notre capacité à quitter l'UE le 31 octobre avec un accord."

Boris Johnson se rendra lundi à Luxembourg pour y rencontrer le président sortant de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Les deux hommes ne se sont pas vus depuis que l'ancien maire de Londres a succédé à Theresa May à la tête du gouvernement britannique, le 24 juillet dernier.

Michel Barnier, négociateur en chef des Européens, sera également présent.

Pour l'heure, Boris Johnson ne veut pas entendre parler du "backstop", cette "clause de sauvegarde" censée ne s'exercer qu'en dernier recours pour éviter le rétablissement d'une "frontière physique" entre la République irlandaise et la province britannique d'Irlande du Nord.

Le "backstop", rejeté à trois reprises par la Chambre des communes, prévoit que le Royaume-Uni restera dans le cadre d'une union douanière avec l'UE (avec maintien notamment de normes sanitaires et environnementales identiques) jusqu'à la mise en place d'"arrangements de substitution" qui éviteraient le retour à une frontière dure.

A ce stade des contacts entre Londres et Bruxelles, une des issues possibles serait de revenir à la version initiale du "backstop" qui ne couvrait que l'Irlande du Nord, alignée sur le régime européen, tandis que des contrôles seraient effectués sur les produits traversant la mer d'Irlande, entre la province nord-irlandaise et le reste du Royaume-Uni.

L'idée, proposée début 2018 par les Européens, avait été rejetée par Theresa May sous la pression des élus nord-irlandais du DUP qui y voyaient un risque de dislocation du Royaume-Uni.

(Henri-Pierre André avec le bureau de Bangalore)