Matteo Renzi trouble une nouvelle fois la donne politique en Italie

Matteo Renzi, ancien président du conseil italien et figure du Parti démocrate (PD, centre gauche), ambitionne de rompre avec sa famille politique pour créer un nouveau parti centriste, une initiative à même de semer le trouble moins d'une semaine après l'entrée en fonction de la nouvelle coalition gouvernementale.
(Crédits : Alberto Lingria)

Le gouvernement Giuseppe Conte II, qui formalise la coalition unissant le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et le PD, n'a obtenu que mardi la confiance du Sénat. Cette alliance inédite entre deux anciens partis ennemis formée dans l'urgence pour faire barrage au chef de la Ligue, Matteo Salvini, pourrait être fragilisée par les projets de Renzi.

Ce dernier, qui a dirigé le gouvernement entre 2014 et 2016, a pourtant pesé de tout son poids pour que son parti s'allie avec le M5S. Mais ses relations avec la direction du PD sont compliquées.

"C'est comme ces couples qui ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour rester ensemble mais qui en fin de compte n'y arrivent pas", a déclaré un de ses proches, le député PD Ettore Rosato, au quotidien La Repubblica.

"Le PD est la maison de tout le monde"

L'ancien maire de Florence qui n'avait que 39 ans lorsqu'il est entré au palais Chigi, en 2014, s'est abstenu de commenter les rumeurs le donnant sur le point de quitter le Parti démocrate. Mais il a donné rendez-vous le mois prochain, lors d'un rassemblement de ses partisans.

"J'évoquerai alors la politique nationale et je serai plus clair que je ne l'ai jamais été", a-t-il promis dimanche.

Dans les rangs du PD, plusieurs ténors l'ont appelé à ne pas franchir le pas. "Ne fais pas cela. Le PD est la maison de tout le monde, c'est ta maison, notre maison", l'a imploré Dario Franceschini, nouveau ministre de la Culture et figure du parti, sur Twitter.

Les journaux italiens estiment que Renzi pourrait emmener avec lui 31 députés et sénateurs.

Cet éventuel "groupe Renzi", même s'il reste au sein de la coalition, compliquerait naturellement la donne pour Giuseppe Conte, qui aurait à prendre en compte les opinions d'un interlocuteur supplémentaire pour maintenir sa majorité.

L'entourage de Renzi propose une autre lecture: un parti indépendant autour de l'ex-chef du gouvernement, qui multiplie les prises de bec avec l'aile gauche du PD, serait à même d'attirer des déçus de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, et de consolider ainsi la base parlementaire de la coalition.

Commentaires 2
à écrit le 17/09/2019 à 5:57
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Ceux qui pensaient Renzi au tapis en seront pour leurs frais. S'il concretise son projet, il raflera la mise aux prochaines elections. Viva Italia.

à écrit le 16/09/2019 à 9:32
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Renzi a incarné une politique libérale qui n'est plus accepté par les populations. Il serait sage qu'il en prenne acte et comme Hollande, se retire de la vie politique active.

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