PARIS (Reuters) - Le gouvernement français n'envisage pas de hausse de la taxe carbone en 2020, a déclaré mercredi sa porte-parole alors que le Conseil des prélèvements obligatoires préconise la relance d'une fiscalité environnementale afin d'atteindre les objectifs de la France en la matière.

Le CPO, organe associé à la Cour des comptes, souligne dans un rapport publié mercredi la nécessité de reprendre "une trajectoire de fiscalité carbone tant cet outil paraît conditionner l'atteinte des objectifs environnementaux".

Il propose ainsi d'élargir l'assiette de la taxe carbone à l'ensemble des "consommations fossiles" (secteurs aérien et maritime notamment) par "la suppression ou la réduction des dépenses fiscales (exonérations, remboursements, taux réduits)".

Ce dispositif serait contrebalancé par des "mécanismes de compensation en direction des ménages modestes, de manière à favoriser l'acceptation de la fiscalité carbone".

Cette taxe environnementale sur les émissions de dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique, a été instaurée en 2014 en France. Elle est de 44,60 euros la tonne depuis 2018.

L'exécutif a renoncé en décembre dernier à l'augmenter dans le budget 2019 face à la contestation des "Gilets jaunes", qui ont lancé leur mouvement en novembre 2018 en réaction à ce "fardeau" fiscal.

"Le gouvernement a annulé toute hausse de la taxe carbone", a rappelé Sibeth Ndiaye lors du compte rendu du conseil des ministres. Il "n'envisage pas de hausse de la taxe carbone en 2020", a-t-elle ajouté en réponse à une question sur le sujet.

(Sophie Louet, édité par Jean-Michel Belot)