Le président équatorien fait appel à l'armée face aux heurts à Quito

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Le president equatorien fait appel a l'armee face aux heurts a quito[reuters.com]
(Crédits : Carlos Garcia Rawlins)

QUITO (Reuters) - Le président équatorien Lenin Moreno a ordonné samedi l'imposition d'un couvre-feu sous la surveillance de l'armée à Quito et dans ses environs pour faire face aux heurts qui secouent la capitale depuis le début, il y a dix jours, d'un mouvement de protestation contre des mesures d'austérité.

Durant une allocution télévisée, Lenin Moreno a par ailleurs remercié les chefs d'un groupe autochtone au coeur du mouvement d'avoir accepté l'ouverture de discussions avec le gouvernement, sans indiquer s'il comptait suspendre la réforme fiscale ciblée par la contestation.

Le chef d'Etat a imputé les heurts à des "extrémistes" ayant selon lui infiltré les manifestations, alors que les bureaux du Trésor public ont été incendiés samedi, de même que les locaux de la chaîne de télévision Teleamazonas, et les routes menant à l'aéroport de Quito bloquées.

"Nous allons rétablir l'ordre dans l'ensemble de l'Equateur", a dit Moreno, dont le gouvernement a quitté la capitale.

Le maire de Quito, Jorge Yunda, a déclaré que le gouvernement avait décidé d'"examiner" la loi adoptée au début du mois ayant mis fin aux subventions au carburant qui étaient en vigueur depuis quatre décennies.

Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat par le gouvernement sur ses intentions à l'égard de la réforme fiscale, engagée dans le cadre d'un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

Le gouvernement a diffusé sur Twitter une vidéo dans laquelle Moreno décrit le pays comme retrouvant la paix et la prospérité.

Mais avant l'imposition du couvre-feu, Quito ressemblait à une zone de guerre avec des nuages de fumée planant au-dessus du centre-ville alors que les heurts et les incendies se multipliaient.

D'après les services du médiateur national, cinq personnes ont été tuées depuis le début des heurts le 3 octobre. Près de 1.000 personnes ont été blessées, ont-ils ajouté. Plus de 1.100 personnes ont été arrêtées.

Les contestataires dénoncent l'accord passé avec le FMI et le virage à droite de la politique de Moreno, successeur du dirigeant socialiste Rafael Correa qui était son mentor.

(Alberto Fajardo et Alexandra Valencia, avec Mitra Taj; Jean Terzian pour le service français)