Un second chercheur français détenu en Iran, rapporte le Figaro

reuters.com  |   |  433  mots

PARIS (Reuters) - Un deuxième chercheur français est détenu en Iran depuis l'été, rapporte le Figaro dans son édition de mercredi, un incident de nature à compliquer encore les efforts déployés par Paris pour apaiser les tensions entre Washington et Téhéran.

Roland Marchal, chercheur à l'Institut d'Etudes politiques, est un collègue de Fariba Adelkhah, une Franco-Iranienne directrice de recherche au centre de recherches internationales de Sciences Po à Paris qui a été arrêtée en juin par les Gardiens de la Révolution islamique, lesquels disent la soupçonner d'espionnage.

Deux sources au fait du dossier ont confirmé à Reuters que Roland Marchal était bien détenu en Iran, sans donner plus de détails étant donné la sensibilité du sujet.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès du ministère français des Affaires étrangères.

Citant un proche de Roland Marchal, Le Figaro écrit que ce dernier a été transféré dans une prison standard et a pu recevoir des visites de diplomates français.

Le 9 octobre dernier, la France a diffusé une mise en garde aux ressortissants français contre tout projet de voyage en Iran "en raison notamment des pratiques d'arrestation et de détention arbitraires de la part des services de sécurité et de renseignements iraniens".

"Ces services sont, de manière générale, très intrusifs, notamment à l'égard des contacts des ressortissants étrangers avec la population, singulièrement les milieux universitaires qui font l'objet d'une surveillance particulière", a ajouté le gouvernement.

L'Iran a pour l'heure refusé d'entendre les appels de la France à la libération de Fariba Adelkhah, les qualifiant d'ingérence dans les affaires intérieures de la République islamique. Elle a également refusé l'accès consulaire à cette anthropologue âgée de 60 ans.

Un autre incident susceptible de nourrir les tensions entre Paris et Téhéran s'est produit lundi avec l'annonce par les gardiens de la Révolution de la capture à Paris et du rapatriement en Iran de Rouhollah Zam, un journaliste et opposant iranien vivant en France depuis une dizaine d'années accusé par l'unité d'élite iranienne d'avoir mené une opération destinée à "semer la discorde et propager le mensonge".

Les responsables français n'ont jusqu'à présent pas répondu aux demandes de commentaires sur la question.

Les défenseurs des droits de l'homme critiquent les arrestations par l'Iran d'Iraniens possédant la double nationalité, qui visent selon eux à obtenir des concessions auprès d'autres pays.

(John Irish; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)