Renault révise en baisse ses prévisions de ventes et de marge

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Renault avertit sur ses resultats annuels, examine ses objectifs a moyen terme[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Renault a averti jeudi que, sur l'ensemble de l'année, ses ventes allaient se contracter et que sa marge serait plus basse que prévu dans l'automobile en raison de difficultés sur certains marchés, comme la Turquie et l'Argentine, dans un contexte général défavorable pour le secteur.

Le constructeur français, qui a écarté la semaine dernière son directeur général Thierry Bolloré pour tenter de tourner définitivement la page du scandale lié à Carlos Ghosn, a aussi annoncé que sa nouvelle équipe de direction allait réévaluer ses objectifs à moyen terme en raison d'une conjoncture moins favorable que prévu.

Il s'attend désormais à une baisse de 3% à 4% de son chiffre d'affaires en 2019 alors qu'il le voyait jusqu'à présent proche de son niveau de l'an dernier.

Renault avait déjà renoncé en juillet à sa promesse initiale d'augmenter ses ventes cette année.

Alors que nombre de constructeurs ou d'équipementiers automobiles révisaient alors déjà en baisse leurs prévisions de bénéfice annuel face à la contraction du marché chinois, le plus grand du monde, le groupe français avait cependant confirmé ses objectifs de marge et de free cash flow opérationnel de l'automobile. Ils sont désormais remis en cause.

Jeudi, il a dit prévoir désormais une marge opérationnelle de l'ordre de 5%, contre 6% précédemment, et ne peut plus garantir que son free cash flow opérationnel serait positif sur l'année.

Renault, qui devait publier son chiffre d'affaires du troisième trimestre le 25 octobre, a annoncé jeudi qu'il serait en baisse de 1,6% à 11,3 milliards d'euros. A taux de change et périmètre constants, le recul aurait été de 1,4%.

Clotilde Delbos, nommée directrice générale par intérim après l'éviction de Thierry Bolloré, a déclaré que cette révision des objectifs annuels était aussi liée à la difficulté de Renault de contenir ses coûts en matière de recherche et développement autant qu'il le prévoyait à l'entame du second semestre.

Au delà des conditions de marché, le plan d'action lancé fin juillet a suscité une certaine déception, a-t-elle dit au cours d'une conférence téléphonique.

Les constructeurs automobiles sont confrontés à un durcissement des règles en matière de pollution en Europe et à la nécessité d'investir pour ne pas se laisser distancer dans la course vers l'automobile électrique et autonome, deux facteurs qui pèsent sur leurs finances.

Pour répondre à ces défis et réduire ses coûts, Renault espère relancer son alliance avec Nissan, dont la direction a aussi été récemment remodelée.

Ces changements à la tête des deux constructeurs sont le signe qu'ils seront capables de renforcer leurs synergies, a prédit Clotilde Delbos.

(Sarah White; Bertrand Boucey pour le service français)