Londres assure que le Royaume-Uni quittera bien l'UE le 31/10

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Londres assure que le royaume-uni quittera bien l'ue le 31/10[reuters.com]
(Crédits : Uk Parliament)

par Paul Sandle et Kylie MacLellan

LONDRES (Reuters) - Au lendemain d'un nouveau rebondissement dans le feuilleton du Brexit, le gouvernement britannique a assuré dimanche que le Royaume-Uni quitterait bien comme prévu l'Union européenne le 31 octobre, faisant de la demande de Boris Johnson d'un nouveau report une formalité sans conséquence sur la détermination du Premier ministre à sortir du bloc.

"Nous partirons d'ici au 31 octobre, nous avons les moyens et la capacité d'y arriver", a déclaré le ministre chargé des préparatifs d'un "no-deal", Michael Gove, à Sky News. "Cette lettre a été envoyée parce que le Parlement a demandé qu'elle le soit (...) mais le Parlement ne peut pas changer la pensée du Premier ministre, le Parlement ne peut pas changer la politique du gouvernement ou sa détermination."

Réunie en session extraordinaire, la Chambre des communes britannique a adopté samedi une amendement reportant l'approbation par le Parlement de l'accord conclu entre Londres et Bruxelles sur le Brexit et contraignant le Premier ministre à demander à l'UE un nouveau report de la date du divorce.

Au total, le dirigeant conservateur, qui avait déclaré en septembre qu'il préférerait "crever la gueule ouverte" plutôt que de demander un report, a adressé samedi soir tard trois courriers au président du Conseil européen, Donald Tusk.

Le premier est une lettre non signée sur le modèle intégré à la loi Benn - adoptée début septembre pour éviter un "no deal" - qui obligeait le Premier ministre à demander à l'UE une nouvelle extension du calendrier dans l'éventualité où le Parlement n'approuvait pas un accord de retrait ou un divorce sans accord avant le 20 octobre.

Le second est une note de "couverture" de l'ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l'UE, Tim Barrow, expliquant que le gouvernement est tenu par la loi de demander ce report et le troisième, une lettre dans laquelle Boris Johnson indique aux Européens qu'un report serait une erreur.

"Depuis que je suis Premier ministre et à nouveau aujourd'hui devant le Parlement, j'ai clairement indiqué mon opinion et la position du gouvernement, qu'une nouvelle extension nuirait aux intérêts du Royaume-Uni et de nos partenaires européens, et à notre relation", écrit le Premier ministre.

PLUS DE CLARTÉ

A Bruxelles, Donald Tusk a confirmé samedi en fin de soirée avoir reçu la demande de Boris Johnson et a indiqué sur Twitter qu'il allait désormais "consulter les dirigeants de l'UE" pour décider de la réponse à donner au Premier ministre britannique.

Il apparaît peu probable que les Vingt-Sept, qui ont déjà accordé à deux reprises un délai supplémentaire, refusent d'en accorder un nouveau même si le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a une nouvelle fois martelé samedi qu'un délai "ne serait dans l'intérêt d'aucune partie".

Lors d'une réunion organisée à la dernière minute dimanche matin, les ambassadeurs des 27 Etats membres ont décidé de transmettre pour approbation l'accord de Boris Johnson au Parlement européen qui siège à Strasbourg la semaine prochaine.

"Nous souhaitons avoir plus de clarté à la fin de la semaine, en espérant que d'ici là nous verrons également comment les choses évoluent à Londres", a dit un diplomate européen.

Outre-Manche, Oliver Letwin, le député à l'origine de l'amendement adopté samedi, a estimé que le Premier ministre obtiendrait probablement le feu vert sur son accord sur le Brexit et assuré qu'il n'avait pas l'intention de déposer de nouvel amendement la semaine prochaine.

Le porte-parole du Labour, le principal parti d'opposition, Keir Starmer a pour sa part dénoncé l'attitude "enfantine" de Boris Johnson pour ne pas avoir signé la première lettre, et prévenu que ce dernier porterait la responsabilité en cas de "no deal" le 31 octobre.

Dans ce contexte d'incertitudes, Michael Gove a fait savoir que le gouvernement allait accélérer les préparatifs en vue d'une sortie sans accord faute d'avoir la garantie à ce stade d'obtenir un nouveau report de la part du Conseil européen.

(avec John Chalmers and Gabriela Baczynska à Bruxelles; Marine Pennetier pour le service français, édité par Henri-Pierre André)