Sanchez, en visite à Barcelone, critique le chef de l'exécutif catalan

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Sanchez critique le chef de l'executif catalan[reuters.com]
(Crédits : Jon Nazca)

par Joan Faus

BARCELONE (Reuters) - Pedro Sanchez s'est rendu lundi à Barcelone après une semaine de manifestations violentes de partisans de l'indépendance de la Catalogne, mais le président du gouvernement espagnol a ignoré dans l'immédiat les appels à une rencontre avec les dirigeants séparatistes et a accusé le président de la région de faillir à ses obligations en matière de maintien de l'ordre.

A l'occasion de cette visite, quelques centaines de manifestants pacifiques ont chanté l'hymne catalan et brandi des pancartes exhortant le chef du gouvernement espagnol à "s'asseoir et discuter" avec les autorités séparatistes catalanes.

Barcelone a été le théâtre pendant sept jours consécutifs de manifestations parfois violentes après la condamnation lundi dernier de neuf dirigeants indépendantistes catalans à de lourdes de peines de prison.

Avant sa venue dans la capitale régionale pour y rencontrer des membres des forces de l'ordre blessés dans ces affrontements, Pedro Sanchez a adressé une lettre au ton ferme à Quim Torra, président de la région et membre du camp séparatiste, qu'il accuse d'avoir "tourné le dos" aux forces de l'ordre et qu'il exhorte à condamner les violences.

Le rôle du chef de l'exécutif local est d'assurer la sécurité de tous ainsi que la coexistence pacifique des pro- et anti-indépendantistes, souligne Pedro Sanchez. "Votre conduite de ces derniers jours va précisément dans la direction opposée", ajoute-t-il.

Dans un communiqué diffusé ce week-end, Quim Torra assure avoir toujours condamné le recours à la violence et reproche au chef du gouvernement de refuser le dialogue.

Le gouvernement régional affirme que Quim Torra a sollicité une rencontre avec Pedro Sanchez à l'occasion de la venue de ce dernier à Barcelone mais on ignore si un entretien aura lieu.

Selon la presse, il a tenté en vain de joindre le président du gouvernement par téléphone, samedi et dimanche.

Dans une réponse écrite lundi à la lettre de Pedro Sanchez, rendue publique par ses services, Quim Torra réclame un "dialogue sans conditions" et ne fait pas mention des violences survenues depuis le 14 octobre.

Ces heurts ont fait 288 blessés dans les rangs des forces de l'ordre, qui ont procédé à 194 arrestations, a annoncé dimanche le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.

(Belén Carreño et Jessica Jones, Jean-Philippe Lefief et Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André)