Les "dividendes de la paix" ont été une erreur, dit Pompeo à Berlin

reuters.com  |   |  339  mots
Les dividendes de la paix ont ete une erreur, dit pompeo a berlin[reuters.com]
(Crédits : Hannibal Hanschke)

BERLIN (Reuters) - En déplacement à Berlin pour le 30e anniversaire de la chute du Mur, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a estimé vendredi que les alliés avaient commis une erreur en pensant que la fin de la Guerre froide leur permettait de réduire les ressources de leurs alliances et de leurs armées.

La Russie, a-t-il poursuivi, est dirigée aujourd'hui par un ancien officier du KGB. Elle "envahit ses voisins et tue ses opposants".

Quant à la Chine, a ajouté le chef de la diplomatie américaine, elle élimine des gens avec des méthodes qui auraient semblé "horriblement familières" aux Est-Allemands.

"Les Occidentaux, chacun d'entre nous, nous nous sommes perdus dans l'euphorie de ce moment de fierté", a-t-il déclaré, évoquant les événements de novembre 1989 qui ont abouti au démantèlement du Mur puis, un an plus tard, à la réunification de l'Allemagne. "Nous pensions que nous pourrions détourner nos ressources des alliances, de nos armées: nous étions dans l'erreur."

Emmanuel Macron, qui sera dimanche à Berlin dans le cadre des commémorations de la chute du Mur, a lancé un débat sur l'Otan, en état de "mort cérébrale" selon le président français.

Ses propos, tenus dans The Economist, ont été critiqués par la chancelière allemande Angela Merkel et par Mike Pompeo.

Le secrétaire d'Etat américain a considéré jeudi à Leipzig que l'Alliance "demeurait un partenariat stratégique essentiel, peut-être historiquement le plus essentiel". A Berlin, il a indiqué que l'Otan devait croître et changer sous peine de devenir obsolète.

L'Otan, a-t-il ajouté, "doit se confronté aux réalités et aux défis du présent".

"Si des nations pensent pouvoir obtenir les bénéfices de la sécurité sans fournir à l'Otan les ressources dont elle a besoin, si elles ne tiennent pas leurs engagements, le risque existe que l'Otan devienne inefficace ou obsolète."

(Paul Carrel; Henri-Pierre André pour le service français)