Deuxième journée d'affrontements entre Israël et le Djihad islamique

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Tirs de roquettes palestiniens en direction d'israel[reuters.com]
(Crédits : Mohammed Salem)

JERUSALEM/GAZA (Reuters) - Treize Palestiniens ont été tués mercredi par des frappes de l'aviation israélienne contre des positions du Djihad islamique dans la bande de Gaza, a-t-on appris de sources médicales, au deuxième jour d'affrontements dont le bilan total s'élève à 23 morts côté palestinien.

Dès l'aube, des activistes palestiniens ont tiré des roquettes en direction de l'Etat hébreu, entraînant une riposte immédiate de l'armée. Les corps de six personnes tuées à Gaza ont été acheminés à l'hôpital Al Chifa à bord de taxis et d'ambulances. Selon des médecins et des témoins, il s'agirait de civils.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé la reprise de l'offensive contre le Djihad islamique. Le mouvement palestinien a de son côté annoncé la mort de deux de ses membres dans des frappes distinctes, mercredi matin. Un autre homme a été tué par une frappe aérienne alors qu'il circulait à moto, selon des médecins.

Le Djihad islamique a annoncé mercredi soir avoir proposé un cessez-le-feu à Israël et prévenu que les attaques se poursuivraient indéfiniment à la clôture de sécurité si ses exigences n'étaient pas satisfaites.

Il demande notamment la fin des assassinats ciblés et la fin de la répression des manifestations organisées à la frontière séparant la bande de Gaza d'Israël ainsi que la fin du blocus que subit l'enclave palestinienne.

PARIS CONDAMNE

Le regain de violences a été provoqué par la mort dans la bande de Gaza d'Abou Al Atta, l'un des principaux chefs militaires du Djihad islamique - principal allié du Hamas et considéré comme lui par Israël comme une organisation terroriste - lors d'une opération de l'armée israélienne mardi.

En représailles à la mort d'Al Atta, considéré par Tsahal comme l'auteur de plusieurs attentats contre Israël et soupçonné de planifier d'autres "actes terroristes", des combattants palestiniens ont tiré une salve de roquettes en direction d'Israël, qui ont fait retentir les sirènes d'alerte, mais n'ont causé aucun décès.

"Nous ne voulons pas l'escalade mais nous répondons à chaque attaque", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu au début d'une réunion de son cabinet mercredi. "Le Djihad islamique ferait mieux de comprendre cela maintenant avant qu'il ne soit trop tard."

Selon une source diplomatique, l'émissaire de l'Onu pour le Moyen-Orient, le Bulgare Nickolay Mladenov, est en route pour Le Caire dans le but d'entamer une médiation.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a déploré l'escalade en cours à Gaza.

La France, a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué, "condamne les tirs de roquettes qui visent depuis hier (mardi) des zones habitées du territoire israélien depuis la Bande de Gaza" et "rappelle que les attaques visant délibérément des civils sont contraires au droit international humanitaire".

"La France rappelle le droit des Israéliens comme des Palestiniens à vivre dans la paix, la dignité et la sécurité et déplore les victimes civiles, de part et d'autre", poursuit le ministère, qui "appelle les parties à la retenue et rappelle les obligations de protection des civils et de respect du droit international humanitaire".

(Maayan Lubell et Nidal al Mughrabi, avec Sudip Kar-Gupta, Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Nicolas Delame)