Hong Kong condamne une "attaque" contre la secrétaire à la Justice à Londres

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Hong kong condamne une attaque contre la secretaire a la justice[reuters.com]
(Crédits : Bobby Yip)

HONG KONG (Reuters) - Les autorités hongkongaises ont condamné vendredi une attaque perpétrée à Londres par "une foule violente" contre la secrétaire à la Justice, première altercation directe entre des manifestants et un membre du gouvernement hongkongais depuis le début du mouvement de contestation.

Selon un communiqué du gouvernement hongkongais, Teresa Cheng, en déplacement au Royaume-Uni, a été prise à partie par un groupe de manifestants. Elle souffre de "lésions corporelles graves", ajoute l'exécutif sans fournir plus de détails. Une vidéo de l'incident la montre chutant au sol.

Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif local, a fermement condamné ce qu'elle a décrit comme une "attaque" visant Cheng.

La police britannique a annoncé vendredi matin qu'une enquête avait été ouverte sur cette agression présumée.

"Une femme souffrant d'une blessure à un bras a été conduite à l'hôpital par le London Ambulance Service. Des investigations sont en cours pour établir les circonstances exactes. Il n'y a eu aucune arrestation à ce stade", écrit la police britannique dans un communiqué.

Selon l'ambassade de Chine, la secrétaire à la Justice a été "harcelée et agressée par des dizaines d'activistes anti-chinois et pro-indépendance". L'ambassade exhorte la police britannique à renforcer la sécurité de son personnel diplomatique et de ses organisations au Royaume-Uni.

L'incident intervient alors que la tension est remontée d'un cran ces derniers jours à Hong Kong après la mort d'un étudiant la semaine dernière au cours d'une manifestation.

Les manifestants pro-démocratie ont paralysé l'ancienne colonie britannique en différents points vendredi pour une cinquième journée consécutive, les étudiants ayant notamment érigé des barricades pour bloquer des routes.

Né du rejet d'un projet de loi d'extradition vers la Chine continentale, désormais abandonné par l'exécutif hongkongais, le mouvement revendique désormais plus de démocratie et d'autonomie pour l'ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997.

Près de 4.000 personnes, âgées de 12 à 83 ans, ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation en juin dernier.

Le gouvernement chinois se défend pour sa part de se mêler des affaires intérieures de Hong Kong et accuse les pays occidentaux, Etats-Unis et Royaume-Uni au premier chef, d'attiser les troubles.

Jeudi, le président chinois Xi Jinping a déclaré que la tâche la plus importante des autorités hongkongaises était de rétablir l'ordre.

(Donny Kwok et Twinnie Siu, avec Andrew MacAskill à Londres; Arthur Connan pour le service français, édité par Henri-Pierre André)