Un mort en Iran dans les manifestations contre la hausse du prix de l'essence

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Iran: manifestations contre la hausse du prix de l'essence[reuters.com]
(Crédits : Wana News Agency)

DUBAI (Reuters) - Les forces de sécurité iraniennes ont affronté samedi à Téhéran et dans de nombreuses autres villes d'Iran des manifestants protestant contre une hausse du prix de l'essence et dénonçant le pouvoir en place.

Une personne est morte à Sirjan, dans le centre-sud du pays, dès vendredi, jour de l'annonce par les autorités d'un rationnement du carburant et d'une augmentation de 50% du prix de l'essence, a rapporté l'agence de presse Irna, citant un responsable local.

Selon les médias iraniens, les manifestations se sont étendues samedi à une quarantaine de villes.

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux, dont Reuters n'a pas pu vérifier l'authenticité, ont montré des manifestants incendiant des bâtiments, se heurtant aux policiers, bloquant des routes ou allumant des feux dans les rues de la capitale.

Dans un communiqué diffusé samedi soir, le ministre de l'Intérieur a mis en garde les contestataires. "Les forces de sécurité ont jusqu'ici fait preuve de retenue et ont toléré les manifestations. Mais (...) elles rempliront leur devoir pour restaurer le calme en cas de poursuite des attaques contre les biens publics et individuels", a averti Abdolreza Rahmani Fazli, cité par la télévision publique.

Le gouvernement iranien a annoncé vendredi que le prix du litre d'essence allait passer de 10.000 à 15.000 rials (32 centimes) et que le volume de carburant acheté par véhicule serait limité à 60 litres par mois. Au-delà de ce seuil, le litre d'essence coûtera 30.000 rials.

Ces mesures ont provoqué des manifestations de colère alors que les Iraniens sont confrontés à une situation économique difficile aggravée par le rétablissement de sanctions américaines l'an dernier, après la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l'accord international sur le programme nucléaire de la république islamique.

Le procureur général de la République islamique, Mohammad Jafar Montazeri, a affirmé que les manifestants "avaient certainement des racines en dehors du pays". La télévision publique a accusé des "médias hostiles" d'exagérer l'ampleur des manifestations en "utilisant des fausses informations et des vidéos sur les réseaux sociaux".

Des internautes se sont plaints de voir leur accès à internet limité ou ralenti.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a exprimé sa solidarité avec les manifestants. "Comme je le dis au peuple d'Iran depuis près d'un an et demi: les Etats-Unis sont avec vous", a-t-il écrit sur Twitter.

Le gouvernement iranien espère lever environ 2,55 milliards de dollars (2,3 milliards d'euros) par an avec ces mesures sur le carburant, afin de verser des aides supplémentaires à 18 millions de familles à faibles revenus.

(Parisa Hafezi; Bertrand Boucey et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)