Le calme est revenu en Iran, assurent les autorités

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(Crédits : Wana News Agency)

DUBAÏ (Reuters) - La situation est revenue à la normale en Iran après plusieurs jours de contestation déclenchée par une hausse du prix des carburants, a déclaré mardi un porte-parole de l'institution judiciaire du pays.

Sur des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut toutefois voir de nouvelles manifestations, apparemment organisées dans la nuit de lundi à mardi dans plusieurs villes du pays, ainsi qu'une forte présence policière dans les rues. Ces enregistrements n'ont pu être authentifiés par Reuters.

"Le calme a été rétabli dans le pays", a déclaré Gholamhossein Esmaili, porte-parole de la justice iranienne, lors d'une conférence de presse.

Plusieurs personnes, y compris dans les rangs de la police et des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations, qui ont débuté vendredi, après l'annonce d'une augmentation d'au moins 50% du prix de l'essence.

Trois membres des forces de sécurité ont été tués à l'arme blanche près de Téhéran, a rapporté lundi soir l'agence de presse iranienne ISNA.

Le nombre total de morts pourrait se compter en dizaines, a dit le porte-parole du Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme, Rupert Colville, qui a également fait état d'un bilan "clairement très élevé" concernant les blessés.

Ce dernier s'est aussi inquiété des tirs à balles réelles contre les manifestants, a appelé le pouvoir à la retenue et demandé le rétablissement d'internet, coupé depuis samedi.

Un millier d'"émeutiers", comme les qualifient les autorités, ont été arrêtés, selon le décompte officiel.

Les manifestants, dont nombre de jeunes et d'Iraniens issus des classes les moins favorisées, dénoncent la corruption au plus haut niveau de l'Etat et les inégalités grandissantes, le tout sur fond de difficultés économiques aggravées depuis l'an dernier par le rétablissement de sanctions américaines.

Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des scènes d'échauffourées. On peut aussi y voir des manifestants brûler des images représentant de hauts responsables de la République islamique et appeler les ayatollahs à la démission.

Parallèlement, des "milliers d'Iraniens ont participé à des rassemblements dans plusieurs villes pour condamner le mouvement", selon la télévision d'Etat.

Lundi, les Gardiens de la révolution islamique ont averti qu'ils pourraient recourir à des mesure "décisives" si la contestation devait se poursuivre. Ces mêmes Gardiens et les miliciens Bassidjis qui leur sont affiliés, avaient réprimé un précédent mouvement de colère, fin 2017, qui avait entraîné la mort de 22 personnes.

(Parisa Hafezi, version française Simon Carraud, édité par Sophie Louet)