Quarantième vendredi de contestation en Algérie

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Quarantieme vendredi de contestation en algerie[reuters.com]
(Crédits : Ramzi Boudina)

ALGER (Reuters) - A trois semaines d'une élection présidentielle dont ils rejettent les conditions, des dizaines de milliers d'Algériens sont de nouveau descendus vendredi dans les rues d'Alger et d'autres villes du pays pour réclamer l'annulation du scrutin et le renvoi de toute la classe dirigeante.

Les manifestants considèrent que ce scrutin, fixé au 12 décembre, ne peut être ni libre ni équitable tant que les militaires et les membres de la "vieille garde" seront au pouvoir.

"Nous sommes déterminés à remporter ce combat. Nous avons atteint un point de non-retour", a témoigné Farid Djemai, croisé en fauteuil roulant dans le centre d'Alger.

De nombreux policiers avaient été déployés autour de la manifestation organisée dans la capitale, survolée par un hélicoptère, où se tenait le principal rassemblement de ce 40e vendredi consécutif de manifestation.

"Votre élection ne nous intéresse pas!", ont scandé les manifestants, dont un grand nombre s'étaient enroulés dans un drapeau national.

Les cinq candidats en lice pour la présidentielle occupaient tous des fonctions élevées sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, contraint à démissionner le 2 avril dernier sous la pression de la rue et après avoir été lâché par l'armée.

Mais le départ de leur chef d'Etat, au pouvoir depuis 1999 et amoindri par un AVC en 2013, n'a pas calmé les contestataires, qui réclament un large coup de balai dans la hiérarchie au pouvoir, la fin de la corruption et l'arrêt des ingérences de l'armée dans la vie politique algérienne.

(Hamid Ould Ahmed; Henri-Pierre André pour le service français, édité par Jean-Philippe Lefief)