Les lois électorales britanniques inadaptées à l'ère du numérique

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(Crédits : Toby Melville)

LONDRES (Reuters) - Les lois qui encadrent les élections en Grande-Bretagne sont inadaptées à l'ère du numérique et les initiatives prises par Facebook ou Google pour améliorer la transparence autour des publicités en ligne ne peuvent pas servir de substitut à une réforme nécessaire, a déclaré lundi la Commission électorale britannique.

"Nous pensons que les lois électorales doivent être réformées. Cela n'a pas été fait, nous continuons donc de gérer les élections (du 12 décembre) avec des lois qui ne sont pas adaptées", a déclaré à Reuters Louise Edwards, directrice chargée de la réglementation au sein de la commission.

"Il y aura assurément des choses que nous aurions aimé voir faites différemment, mieux et avec plus de transparence pour l'électeur mais qui ne le seront pas parce que la loi n'a pas été actualisée", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement britannique avait promis au printemps dernier de modifier la loi pour protéger les élections des possibles interférences liées aux réseaux sociaux. Mais dans le contexte écrasant du Brexit et avec le remplacement de Theresa May par Boris Johnson à la tête du gouvernement, aucun acte législatif n'est venu concrétiser cet engagement.

Les élections anticipées du 12 décembre sont donc organisées dans le cadre existant.

Il s'agira des premières élections générales en Grande-Bretagne depuis le scandale Cambridge Analytica, une société de consultant qui s'était procurée des données personnelles de 87 millions d'utilisateurs de Facebook.

Le directeur général de Facebook, Mark Zuckerberg, a dû s'en expliquer l'an dernier devant les parlementaires américains et européens. Il a également été interrogé sur les publicités politiques.

A l'inverse de Twitter qui les a bannies à l'approche de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, Facebook n'a pas modifié ses règles de fonctionnement et autorise toujours les publicités politiques. Mais pour améliorer la transparence, Facebook et Google ont mis en place des banques de données permettant aux utilisateurs de savoir qui a financé ces publicités.

"Nous devrions avoir des lois, et non nous reposer sur les politiques d'entreprises particulières, parce que les politiques de ces entreprises particulières ne correspondent pas à la définition légale (de la publicité politique)", a ajouté Louise Edwards.

(Alistair Smout; version française Henri-Pierre André, édité par Jean-Philippe Lefief)