Florence Parly dimanche au Sahel avec trois ministres européens

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(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - La ministre française des Armées est attendue dimanche au Sahel avec ses homologues d'Estonie, Suède et Portugal, pays qui sont susceptibles d'épauler les militaires de Barkhane dans la lutte contre les groupes armés djihadistes.

"Je vais dimanche au Sahel, j'y serai accompagnée par le ministre suédois de la Défense, ainsi que par le ministre estonien de la Défense et enfin le ministre portugais", a déclaré vendredi Florence Parly sur Europe 1.

"Nous allons continuer à soutenir nos partenaires sahéliens et par ailleurs nous appelons à une internationalisation, à ce que des partenaires nous rejoignent pour aider les pays du Sahel à mener ce combat", a-t-elle ajouté.

Au ministère des Armées, on souligne que l'objectif principal du voyage est de voir comment mettre en oeuvre les conclusions du sommet de Pau, où le président français Emmanuel Macron et ses homologues des pays du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) ont annoncé lundi la création d'une coalition internationale.

"L'objectif est aussi de montrer à nos partenaires européens ce que fait l'armée française et comment ils peuvent s'insérer dans le dispositif", ajoute-t-on dans l'entourage de Florence Parly.

"NOUS NE SOMMES PAS SEULS"

L'Estonie est pour l'instant le seul pays à avoir confirmé sa participation à la future coalition de forces spéciales européennes ("Takuba") dont la France a pris l'initiative pour accompagner l'armée malienne qui combat au côté des 4.500 hommes de Barkhane. Tallinn prévoit de fournir une quarantaine de soldats.

Selon le ministère des Armées, une dizaine d'autres pays européens se sont dits intéressés par cette initiative évoquée depuis fin 2018, mais qui tarde à se matérialiser en raison notamment de la "longueur des processus parlementaires" dans certains pays.

Alors que plane la menace d'un désengagement des Etats-Unis d'Afrique, où l'armée américaine fournit à Barkhane un appui important en matière de ravitaillement aérien mais surtout de drones de renseignement, la France entend démontrer qu'elle n'est pas isolée au Sahel.

"Nous n'y sommes pas seuls et nous y serons certainement plus nombreux encore lorsque, à l'été, cette force Takuba (...) va pouvoir accompagner les forces armées maliennes", a insisté Florence Parly.

"Il faut donc appeler à davantage de coopération parce que c'est un des défis les plus difficiles que les pays du Sahel ne pourront pas relever seuls", a poursuivi la ministre, qui est attendue d'ici une dizaine de jours aux Etats-Unis, où elle s'entretiendra avec le chef du Pentagone, Mark Esper.

La France est en contact permanent avec les Américains à tous les niveaux, politiques et militaires, dit l'entourage de Florence Parly. "Nous espérons les convaincre qu'avec un effort financier limité (45 millions de dollars par an), ils obtiennent un effet maximal sur le terrain."

(Tangi Salaün et Sophie Louet, édité par Jean-Michel Bélot)