Nouvelles violences à Beyrouth entre policiers et manifestants

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Plus de 300 blesses dans les heurts de samedi a beyrouth, selon les secours[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Azakir)

BEYROUTH (Reuters) - De nouvelles violences ont éclaté dimanche à Beyrouth, où la police a fait usage de canons à eaux contre des manifestants qui jetaient des pierres, au lendemain d'une journée de heurts qui a vu les services de secours intervenir auprès de 370 personnes.

Comme la veille, les troubles se sont concentrés sur le quartier du Parlement, où de jeunes protestataires ont tenté de franchir les barricades renforcées par des barbelés pour accéder à la zone sécurisée par les forces de l'ordre.

"Nous n'avons pas peur", a dit un cordonnier, Bassam Taleb, participant à la manifestation. "C'est pour notre avenir et celui de nos enfants. Le pays est gelé. L'Etat ne fait rien. C'est une bande de voleurs. Et si vous avez de l'argent à la banque, vous ne pouvez même pas retirer 100 dollars."

La Croix-Rouge libanaise a dit avoir soigné samedi 220 blessés dans les deux camps, dont 80 ont été hospitalisés, et la Défense civile a dit avoir prodigué les premiers soins à 114 autres personnes, dont 43 ont été hospitalisées. Les forces de sécurité intérieures ont annoncé que 142 policiers avaient été blessés.

Le Liban est le théâtre depuis des mois d'un vaste mouvement de contestation sociale qui a poussé le Premier ministre Saad Hariri à la démission le 29 octobre dernier, dans un contexte de crise politique et économique aiguë.

La colère est particulièrement vive à l'égard des banques, qui ont limité l'accès des Libanais à leur épargne.

(Ellen Francis, version française Elizabeth Pineau et Jean-Stéphane Brosse)