Italie : Di Maio officialise sont départ de la direction du Mouvement 5 Etoiles

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Italie: di maio va demissionner de la tete du mouvement 5-etoiles[reuters.com]
(Crédits : Johanna Geron)

ROME (Reuters) - Luigi Di Maio a officialisé mercredi soir sa démission de la tête du Mouvement 5 Etoiles (M5S), signe tangible des profondes divisions qui parcourent le parti et des inquiétudes sur la solidité de la coalition formée il y a moins de cinq mois avec le Parti démocrate (centre gauche).

L'intérim a été confié au sénateur Vito Crimi, militant de la première heure du M5S. Le futur chef du mouvement contestataire sera choisi à l'issue d'un congrès dans les mois à venir, a-t-il précisé.

Luigi Di Maio, qui reste ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Giuseppe Conte, a remercié les "pentastellati" pour leur soutien et indiqué qu'il resterait pleinement impliqué dans le mouvement, mais plus au poste qu'il occupait depuis septembre 2017.

Le chef de la diplomatie italienne, qui est âgé de 38 ans, avait fait part de sa décision aux autres représentants du M5S au sein du gouvernement qu'il a rencontrés dans la matinée.

Sa décision ne devrait pas entraîner la chute du gouvernement. Dans sa première déclaration de chef par intérim du M5S, Vito Crimi, a indiqué que la démission de Di Maio n'aurait aucune conséquence sur la stabilité du gouvernement. Le président du Conseil, Giuseppe Conte, a diffusé un message identique.

"La démission de Di Maio est de très mauvais augure pour la coalition au pouvoir", souligne cependant Francesco Galietti, de la firme de conseil en risque politique Policy Sonar.

D'autant que la décision de Di Maio intervient à quelques jours d'élections régionales dimanche en Emilie-Romagne, où la Ligue d'extrême droite de Matteo Salvini menace de mettre fin à 75 années de pouvoir interrompu du Parti démocrate ou des formations dont il est l'héritier.

"C'EST UN MOMENT DIFFICILE POUR NOTRE MOUVEMENT"

Dans l'immédiat, la démission de Di Maio souligne surtout les tensions du sein du Mouvement 5 Etoiles, en recul dans l'électorat.

La formation contestataire, qui s'oppose à la classe politique traditionnelle italienne et aux contraintes budgétaires européennes, a obtenu 33% des voix lors des élections législatives de mars 2018, à l'issue desquelles elle a formé un premier gouvernement avec la Ligue de Salvini.

Après la décision de ce dernier de mettre fin à cette coalition l'été dernier, le M5S a conclu une nouvelle alliance gouvernementale avec le Parti démocrate (PD) de centre-gauche.

Mais la popularité du M5S a fortement chuté depuis les dernières élections et il ne recueille plus qu'environ 15% des intentions de vote dans les sondages.

Illustration des profondes divisions traversant le M5S, le mouvement a perdu plus de 30 parlementaires depuis le début de la législature. Certains ont démissionné, d'autres ont été exclus et leur départ ne laisse plus au gouvernement qu'une très courte majorité au Sénat.

"C'est un moment difficile pour notre mouvement", a reconnu Di Maio, regrettant que "le vacarme de quelques-uns ait recouvert le travail accompli par tant d'entre nous" et établissant une distinction entre deux catégories: "Ceux qui placent le mouvement avant eux-mêmes, et ceux qui se placent avant le mouvement".

(Elvira Pollina, Gavin Jones et Angelo Amante; version française Bertrand Boucey et Nicolas Delame, édité par Henri-Pierre André)