"Nobody has to provoke nobody", dit Macron à Jérusalem

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(Crédits : Pool)

par John Irish

JERUSALEM (Reuters) - "Nobody has to provoke nobody" : vingt-quatre ans après le vif et célèbre échange célèbre entre Jacques Chirac et les services de sécurité israéliens, Emmanuel Macron s'est emporté mercredi contre les forces de l'ordre de l'Etat hébreu dans la vieille ville de Jérusalem, les appelant au calme et au respect des règles.

Au premier jour de sa visite en Israël, le chef de l'Etat français s'est rendu, après des entretiens avec le président et le chef du gouvernement israéliens, à la basilique Sainte-Anne, propriété de la France, un passage obligé pour tous les présidents français en déplacement dans la région.

Au moment d'y pénétrer, Emmanuel Macron a été poussé par les forces de sécurité israéliennes qui tentaient d'y entrer à sa suite et s'est brièvement emporté devant les objectifs des caméras et des photographes.

"Je n'aime pas ce que vous avez fait devant moi, sortez", a-t-il lancé en anglais, visiblement furieux. "Je suis désolé mais tout le monde connaît les règles. Personne ne doit provoquer personne, on se calme."

"Vous avez fait un super boulot dans la ville (lors de sa marche-NDLR), j'apprécie", a-t-il ajouté. Mais "respectez les règles (...). C'est la France ici, je ne suis pas en danger."

Cette scène n'est pas sans rappeler celle de 1996 lorsque Jacques Chirac, alors président, avait sermonné des soldats israéliens qui l'encadraient lors de sa visite de Jérusalem, en lançant son célèbre "Do you want me to go back to my plane?" ("Voulez-vous que je remonte à bord de mon avion?").

Le défunt chef de l'Etat avait ensuite refusé d'entrer dans Sainte-Anne en raison de la présence de soldats israéliens à l'intérieur du site, expliquant refuser de voir "des gens armés en territoire français" et avait attendu leur départ pour pénétrer dans l'église.

S'exprimant un peu plus tard après s'être rendu au mur des lamentations, haut lieu du judaïsme, Emmanuel Macron a expliqué qu'il y avait eu "un moment d'énervement entre les équipes de sécurité" et qu'il lui "revenait d'y mettre bon ordre en réexpliquant quelles sont les règles".

"La sécurité israélienne, qui a fait un travail formidable à mes côtés dans les rues (de Jérusalem-NDLR), s'arrête aux portes de Saint-Anne et c'est la sécurité française qui prend le relais", a-t-il rappelé, précisant avoir "serré la main chaleureusement" des membres des forces de sécurité et jugeant la "parenthèse" refermée.

Interpellé sur le parallèle avec Jacques Chirac, le chef de l'Etat, qui est également entré brièvement à l'intérieur du dôme du Rocher, sur l'esplanade des Mosquées, a estimé que "l'histoire" n'était "pas de même nature" et que "les conditions générales" étaient différentes".

(avec Marine Pennetier à Paris, édité par Henri-Pierre André)