Idlib : Moscou et des médias d'Etat syriens signalent une attaque rebelle, les insurgés démentent

reuters.com  |   |  360  mots

MOSCOU (Reuters) - Des médias d'Etat syriens et le ministère russe de la Défense ont fait état jeudi d'une contre-offensive des insurgés contre les forces gouvernementales dans le secteur d'Idlib, information démentie par un représentant des rebelles et par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

D'après le ministère russe de la Défense, les opérations lancées mercredi par des militants armés ont fait jusqu'à 40 morts dans les rangs de l'armée syrienne et contraint les forces gouvernementales à abandonner certaines de leurs positions dans le sud-est de la "zone de désescalade" établie dans la région d'Idlib.

Les médias d'Etat syriens n'avancent aucun bilan. Ils indiquent eux aussi que la contre-offensive, intégrant des attaques à la voiture piégée, a contraint les forces gouvernementales à un redéploiement.

Mais Nadji al Mustafa, porte-parole du Front de libération nationale, une coalition de groupes rebelles, a démenti ces informations, assurant qu'aucun assaut n'avait été lancé mercredi ou jeudi.

Basé à Londres, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a dit de même qu'aucune attaque n'avait été menée jeudi contre les forces gouvernementales dans la région d'Idlib.

"Les informations relatives à de violentes attaques menées par des factions de l'opposition sur des positions des forces du régime dans le sud, l'est et le sud-est de la partie rurale d'Idlib durant les 24 heures écoulées sont infondées", écrit l'OSDH, qui soupçonne Moscou de "chercher à dissimuler les crimes commis par ses avions de chasse et ceux du régime".

Selon Moscou, l'offensive a été menée par plusieurs groupes armés, dont le Parti islamique du Turkestan et Tahrir al Cham, dernier avatar de l'ex-Front al Nosra qui était affilié à Al Qaïda jusqu'en 2016.

La province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, est le dernier secteur où les rebelles syriens contrôlent encore des portions de territoire.

Ces dernières semaines, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui la zone, cible d'intenses frappes aériennes menées par les forces russes et syriennes.

(Anton Kolodyazhnyy et Tom Balmforth; version française Henri-Pierre André)