Agnès Buzyn sera la candidate de LaRem à Paris

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Agnes buzyn sera la candidate de larem a paris[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Agnès Buzyn a annoncé dimanche qu'elle conduirait la liste La République en marche (LaRem) pour les élections municipales à Paris, renonçant ainsi à ses fonctions à la tête du ministère de la Santé où le député Olivier Véran lui succèdera.

Elle remplace ainsi au pied levé Benjamin Griveaux, contraint vendredi de renoncer à sa candidature dans la capitale à la suite de la diffusion sur internet de vidéos intimes le concernant.

Médecin de formation, spécialisée en hématologie, Agnès Buzyn, 58 ans, était l'une des pièces maîtresses du gouvernement, où elle a dû gérer de lourds dossiers comme l'épidémie du coronavirus, la réforme des retraites - dont l'examen commence lundi à l'Assemblée nationale - ou encore la crise hospitalière.

Le député La République en marche de l'Isère et rapporteur général de la commission des Affaires sociales, Olivier Véran, a été nommé dans la foulée ministre des Solidarité et de la Santé.

"J'y vais avec coeur, avec engagement, avec sérieux, avec détermination. J'y vais pour gagner", a déclaré à la presse Agnès Buzyn à propos de sa candidature. "J'ai toujours vécu dans cette ville, j'y suis née, j'y ai travaillé, j'y ai élevé mes enfants, je la connais."

Chose rare pour un candidat à des élections, l'Elysée à salué la décision "courageuse" d'Agnès Buzyn. "Sa volonté de mener le combat électoral à Paris l'honore", a-t-on fait savoir.

Dans la course à la mairie de Paris, elle sera confrontée à deux autres femmes, bien placées dans les sondages : la maire sortante, Anne Hidalgo (PS) et l'actuelle maire du VIIe arrondissement et ancienne ministre de la Justice Rachida Dati (LR).

Elle devra également composer avec la candidature dissidente de Cédric Villani, exclu fin janvier de LaRem.

VILLANI MAINTIENT SA LISTE

Vue comme une ministre "technicienne" mais populaire auprès du grand public, elle devra faire preuve d'un sens politique éprouvé pour relancer la dynamique de la campagne de LaRem à Paris, déjà très compromise.

Avant même l'affaire des vidéos intimes, Benjamin Griveaux pointait en effet en troisième position dans les sondages, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati.

"C'est une véritable volonté de gagner la bataille", a déclaré sur BFMTV Marie-Laure Harel la porte-parole de LaRem pour les municipales.

"On envoie une personnalité politique de premier plan, qui a montré sa capacité à conduire de grandes réformes et qui va aussi traduire à Paris cette volonté réformatrice qu'a le président."

La décision a été saluée par le groupe Modem, allié de LaRem.

Cédric Villani a en revanche maintenu sa candidature, malgré "le respect" et "l'estime" qu'il porte à la ministre de la Santé.

"Je sais les dossiers considérables qu'elle a gérés en tant que ministre. Je lui souhaite bienvenue et bon courage pour les quatre semaines que vont durer cette campagne", a-t-il déclaré sur BFMTV.

"Pour ma part, cela fait bien des mois que ma campagne se déroule, que mon projet se construit (...) un projet, qui est, j'en suis sincèrement persuadé, tout simplement le meilleur pour Paris."

Plus critique, l'entourage de Cédric Villani a estimé que le choix de la ministre de la Santé était "incompréhensible" et qu'il "fragilisait" l'exécutif.

La porte-parole du candidat d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), Anne Souyris, a qualifié sur LCI ce choix d'"extrêmement étrange" et "pas très responsable" dans un contexte de crise du coronavirus et de l'hôpital public.

Agnès Buzyn, est mère de trois enfants, qu'elle a eus avec l'avocat Pierre-François Veil, l'un des fils de Simone Veil. Elle est remariée avec Yves Lévy, médecin immunologiste et ancien PDG de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

(Jean-Michel Bélot, Michel Rose, Elizabeth Pineau et Caroline Pailliez)