Passe d'armes entre Faure et Castaner sur un sujet de vie privée

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Passe d'armes entre faure et castaner sur un sujet de vie privee[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

PARIS (Reuters) - Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a demandé mercredi à Emmanuel Macron de "tirer les conséquences" des propos tenus à son encontre par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, concernant sa vie privée.

Cette passe d'arme entre anciens camarades du Parti socialiste survient dans le sillage du séisme provoqué par le retrait de la candidature à la mairie de Paris de Benjamin Griveaux après la diffusion de vidéos à caractère sexuel.

Interrogé sur la réaction d'Olivier Faure, qui avait dénoncé la "légèreté incroyable" de l'intéressé, Christophe Castaner a répliqué sur un terrain personnel à l'encontre de celui qu'il a longtemps côtoyé au sein du PS avant de se tourner vers La République en marche dans les pas d'Emmanuel Macron.

"J'ai été surpris d'entendre à votre micro Olivier Faure, que je connais bien et que j'ai accompagné dans ses divorces et ses séparations. J'ai été étonné de ses leçons de morale", a dit le locataire de la place Beauvau sur France Inter.

Christophe Castaner a tenté d'édulcorer ses propos en s'adressant publiquement à Olivier Faure peu après via Twitter.

"Cher @faureolivier, il n'a avait ni menace ni attaque personnelle dans mon propos. Nous nous connaissons depuis assez longtemps pour savoir l'un et l'autre que la vie n'est pas linéaire...", a écrit Christophe Castaner, qui avait été lui-même embarrassé par la publication dans la magazine Closer des détails d'une soirée dans une boîte de nuit en mars 2019, en plein crise des "Gilets jaunes."

Olivier Faure lui a répliqué lors d'une conférence de presse organisée en début d'après-midi à l'Assemblée nationale. A ses yeux, "une ligne rouge a été franchie" par Christophe Castaner, qui "a commis une faute grave."

"Le fait pour un ministre de l'Intérieur de chercher à intimider l'un des dirigeants de l'opposition, en ayant recours à des insinuations relevant de sa vie privée, est une atteinte au fondement de la démocratie", a dit le patron des socialistes. "Ce n'est pas une affaire personnelle. C'est une question de principes".

"Dès lors, il appartient au président de la République, garant de nos institutions, de convoquer le ministre de l'Intérieur dans les meilleurs délais et d'en tirer les conséquences", a-t-il conclu à l'adresse d'Emmanuel Macron.

A droite, le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, a réagi sur Twitter.

"En attaquant Olivier Faure sur sa vie privée, Christophe Castaner fait la preuve de la bassesse dont est capable ce pouvoir qui dégrade chaque jour davantage le climat politique", a écrit l'élu vendéen.

(Elizabeth Pineau, édité par Marine Pennetier)