Alger propose sa médiation en Libye, dément toute visée hégémonique

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(Crédits : Tiksa Negeri)

PARIS (Reuters) - Le président algérien Abdelmadjid Tebboune propose, dans une interview au Figaro publiée jeudi, la médiation d'Alger dans le conflit qui fait rage en Libye, démentant toute "visée hégémonique" ou sur les richesses de ce pays coupé en deux depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

"Aujourd'hui, il faut pousser les Libyens à dialoguer et à reconstruire leur Etat", souligne le chef de l'Etat, élu en décembre dernier, dans cet entretien.

"Si nous sommes habilités par le Conseil de sécurité de l'Onu, nous sommes capables de ramener la paix rapidement en Libye car l'Algérie est un médiateur sincère et crédible, accepté par toutes les tribus libyennes."

"La chance actuelle de la Libye est que ses grandes tribus n'ont pas pris les armes" et "sont toutes prêtes à venir en Algérie pour forger ensemble un avenir commun", poursuit-il. "Nous sommes les seuls à proposer des solutions saines et désintéressées. On ne nous laisse pas faire. Pourtant l'Algérie n'a aucune visée hégémonique ou visée sur les richesses de ce pays frère."

Plongée dans le chaos depuis 2011, la Libye est divisée en deux camps rivaux, entre le gouvernement d'entente nationale (GEN) dirigé par Fayez al Sarraj, qui siège à Tripoli et qui est reconnu par la communauté internationale, et un gouvernement parallèle soutenu par le maréchal Khalifa Haftar, dans l'est du pays.

Les deux camps bénéficient du soutien de puissances régionales et internationales - la Turquie pour le GEN et les Emirats arabes unis, l'Egypte, la Jordanie et des mercenaires russes pour le maréchal Haftar.

Le dernier sommet international visant à trouver une solution au conflit a débouché le 19 janvier à Berlin sur un engagement de non-ingérence et un respect de l'embargo sur les armes - accord qui est resté lettre morte, les belligérants et leurs alliés respectifs continuant d'acheminer combattants et armes en Libye.

Une nouvelle réunion, au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays engagés dans la recherche d'une sortie de crise, pourrait se tenir mi-mars.

(Marine Pennetier, édité par Jean-Stéphane Brosse)