La BCE prudemment optimiste en janvier

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La bce prudemment optimiste en janvier[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

FRANCFORT (Reuters) - Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont fait preuve d'un optimisme prudent sur les perspectives de croissance en zone euro lors de leur réunion de janvier, avant que l'épidémie de coronavirus en Chine ne fasse naître de nouveaux doutes pour l'économie mondiale.

Le Conseil des gouverneurs n'a pas modifié sa politique monétaire à l'issue de sa première réunion de l'année mais a affirmé que les risques entourant les perspectives de croissance dans la zone euro étaient moins prononcés qu'auparavant, l'incertitude liée aux tensions commerciales internationales ayant diminué.

Depuis cette réunion du 23 janvier, les commentaires des membres de la BCE ont été plus mitigés en raison de l'impact économique potentiel de l'épidémie de coronavirus en Chine.

"Il a été jugé important de reconnaître ces signaux positifs et de veiller à ne pas être trop lent à modifier l'évaluation des risques", est-il écrit dans le compte-rendu de la réunion. "Une certaine prudence a toutefois été exprimée quant au fait de devenir trop optimiste."

Les décideurs ont par ailleurs semblé rassurés par l'évolution des indicateurs économiques par rapport aux projections de l'institut dont les économistes ont régulièrement surestimé à la fois la croissance et l'inflation ces dernières années, soulevant des questions sur la méthodologie employée.

"Les données économiques et les études qui nous parviennent témoignent d'une certaine stabilisation dans les dynamiques de croissance en zone euro", a déclaré la BCE. "La croissance à court terme devrait être similaire aux taux observés au cours des trimestres précédents."

La croissance devrait néanmoins rester inférieure à ce qui est considéré comme étant le potentiel de croissance du bloc.

Cette stabilisation s'explique essentiellement par la consommation des ménages et, même si le pire semble passé pour le secteur manufacturier, le ralentissement enregistré dans les services pourrait se poursuivre.

Le compte-rendu montre aussi que les membres du Conseil ont exprimé un certain optimisme quant à l'accumulation de pressions inflationnistes après avoir constaté une tendance continue à la hausse de certains indicateurs de l'inflation sous-jacente.

Bien que les membres de la BCE ne semblent pas avoir abordé dans le détail les effets secondaires de leur politique, certains ont fait état de leurs préoccupations en matière de déséquilibres.

Ils ont fait remarquer que les prix élevés dans le secteur immobilier pourraient fragiliser le système financier et que les mesures prises au niveau local pourraient être insuffisantes pour régler ce problème. D'autres ont noté que la hausse des cours des actions ne semblait pas refléter une amélioration des bénéfices, de sorte que les valorisations pouvaient être décorrélées de l'économie réelle.

La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE aura lieu le 12 mars et les économistes n'attendent aucun changement de la part de l'institut d'émission, même s'ils s'attendent à ce que la banque centrale mette davantage l'accent sur les risques compte tenu de l'épidémie de coronavirus.

(Balazs Koranyi, version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)