Coronavirus : Impact limité sur la croissance en France, mesures d'aide aux entreprises

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Coronavirus: impact sur la croissance francaise 2020 toujours estime a -0,1 point[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a maintenu vendredi sa prévision d'un impact limité sur la croissance française de l'épidémie liée au nouveau coronavirus en Chine et a annoncé une série de mesures pour soutenir les entreprises françaises pénalisées par cette crise sanitaire.

Au-delà de ces mesures d'urgence, les autorités françaises ont également décidé d'engager une réflexion sur la nécessité de réduire la dépendance française et européenne à l'égard de fournisseurs étrangers, en particulier pour les filières stratégiques.

"Notre évaluation est inchangée, nous estimons que cette épidémie aura un impact de 0,1 point sur la croissance française en 2020", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d'un point presse à Bercy, à l'issue d'une réunion avec les acteurs économiques concernés.

"Ça nous semble une estimation réaliste, je redis que c'est une estimation à l'heure où je vous parle sans préjuger de ce que sera le développement de cette épidémie dans les jours et dans les semaines qui viennent", a-t-il ajouté.

Bruno Le Maire avait déclaré début janvier dans un entretien au Journal du Dimanche tabler sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France de 1,3% en 2020.

Face aux répercussions de la propagation de l'épidémie sur plusieurs secteurs économiques, comme par exemple l'industrie ou l'hôtellerie-restauration, le gouvernement français a décidé de maintenir les mesures de trésorerie qui avaient été prises à l'occasion de la crise des Gilets jaunes ou pendant les grèves contre la réforme des retraites en fin d'année dernière.

Les entreprises concernées pourront donc par exemple recourir à l'activité partielle, bénéficier de dérogations sur les heures supplémentaires ou encore d'étalement de charges sociales et fiscales.

"Nous avons également demandé à tous les donneurs d'ordre de faire preuve de compréhension (...) et de solidarité vis-à-vis de leurs sous-traitants de second ou de troisième rangs", par exemple au sujet des pénalités de retard, a précisé le ministre, qui s'exprimait aux côtés de sa secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher.

"Nous avons aussi décidé ce matin d'ouvrir un chantier de long terme sur les vulnérablilités stratégiques d'approvisionnement des filières industrielles françaises", a déclaré Bruno Le Maire.

Selon lui, la France et l'Union européenne doivent trouver le moyen de garantir une "indépendance d'approvisionnement", en particulier dans l'industrie automobile et le secteur pharmaceutique.

(Leigh Thomas et Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)