ADP : Plan d'économies, fermetures de terminaux et révision des objectifs

reuters.com  |   |  698  mots
Adp: plan d'economies, fermetures de terminaux et revision des objectifs[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - ADP a annoncé lundi un plan d'économies, la fermeture de certains terminaux de ses aéroports parisiens et l'abandon de ses objectifs financiers pour 2020 face à la crise liée au nouveau coronavirus qui grippe le trafic aérien mondial.

"Entre le 1er et le 14 mars, la baisse estimée du trafic passagers et du nombre de mouvements avions s'est accélérée sur les plates-formes parisiennes, avec une évolution respective estimée de -29 % et de -10%", a indiqué le gestionnaire des aéroports d'Orly et de Paris-Charles de Gaulle dans un communiqué.

"Cette baisse intervient à la fin de la saison hiver. Il est de ce fait difficile de la projeter sur la saison été qui débute en avril prochain. L'impact global sur l'année 2020 dépendra à la fois de la durée de l'épisode viral et de ses conséquences sur l'économie en général et sur le transport aérien en particulier", ajoute le groupe.

Dans ce contexte, ADP indique qu'à date, ces hypothèses ne sont "plus pertinentes" et prévient qu'il ne sera pas possible d'atteindre les prévisions d'Ebitda 2020 "si la tendance observée sur les 14 premiers jours de mars se poursuivait et, a fortiori, si elle devait s'amplifier".

Lors de la publication de ses résultats annuels en février, le groupe avait dit tabler sur une croissance comprise entre 3,5% et 5,5% de son Ebitda cette année par rapport à l'Ebitda de 1,772 milliard d'euros enregistré en 2019.

PERTE D'EBITDA DE 190 MILLIONS D'EUROS

ADP indique qu'il refera le point sur ses prévisions lors de la publication du chiffre d'affaires du 1er trimestre 2020 qui interviendra le 23 avril prochain.

Il évoque toutefois l'hypothèse d'une baisse du trafic à Paris de 25% sur l'ensemble des faisceaux entre les mois de mars et juin dans un scénario de rétablissement du trafic dans un délai de trois mois.

Sur la base de cette hypothèse, "la perte d'Ebitda du Groupe ADP en valeur absolue serait de l'ordre de 190 millions d'euros", prévient le gestionnaire aéroportuaire.

Cela inclut une baisse du chiffre d'affaires du périmètre parisien de 300 millions sur les activités aéronautiques et commerciales et un taux de marge d'Ebitda globalement stable ou en très légère baisse.

"Si la baisse du trafic était amenée à s'amplifier, ce taux de marge se dégraderait compte tenu de la rigidité de certaines des charges courantes", précise néanmoins ADP.

Face à cette situation, le groupe a annoncé engager un important plan d'optimisation opérationnel et financier qui a pour but de réduire ses coûts mais également de tenir compte de la situation de ses clients compagnies aériennes et de ses prestataires.

FERMETURE DE TERMINAUX À ROISSY ET ORLY

Ce plan prend la forme de fermetures d'infrastructures sur les aéroports parisiens et internationaux d'ADP qui interviendront dans les prochains jours.

S'agissant de Paris-Charles de Gaulle, les fermetures envisagées concernent certaines salles d'embarquement du périmètre du Hub et certains autres terminaux, notamment le hall M du terminal 2E, le terminal 2G et le terminal 3.

S'agissant de Paris-Orly, les premières fermetures envisagées sont celles d'Orly 2.

A l'international, ADP envisage une fermeture totale des aéroports d'Amman en Jordanie, d'Ohrid en Macédoine et de Riga en Lettonie. Une exploitation avec un trafic très faible est attendue sur les aéroports du groupe en Tunisie, en Arabie saoudite et à Madagascar. Les aéroports du groupe en Turquie et en Géorgie restent à ce stade ouverts.

Le plan d'ADP prévoit aussi une réduction des charges courantes de l'année 2020 de l'ordre de 180 millions d'euros dont 120 millions d'euros rien qu'à Paris.

"Ce plan d'économies ne tient pas compte à ce stade d'un recours à l'activité partielle que l'entreprise envisage", précise le groupe.

Le plan d'ADP inclut enfin des mesures d'accompagnement en faveur des compagnies aériennes particulièrement affectées par les effets de l'épidémie. Les redevances de stationnement pour les avions immobilisés sur les plates-formes parisiennes du fait de la crise sont suspendues dès ce lundi.

(Blandine Hénault, édité par Myriam Rivet)