Coronavirus : La fermeture des marchés fait partie des outils, selon Pictet

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Coronavirus: la fermeture des marches fait partie des outils, selon pictet[reuters.com]
(Crédits : Satish Kumar)

PARIS (Reuters) - Une fermeture temporaire des marchés financiers fait partie des outils que les autorités peuvent envisager d'utiliser face à la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus, dit-on chez Pictet Asset Management.

Une telle mesure a déjà été appliquée pendant quelques séances aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 mais également très récemment en Chine, lorsque la fermeture des marchés pour le nouvel an lunaire a été prolongée au plus fort des mesures de contingentement liées au Covid-19, a rappelé mardi Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement pour la société de gestion, lors d'une conférence téléphonique.

"C'est un instrument qui fait partie de l'arsenal des autorités au moment où elles pensent que les marchés financiers ne remplissent pas leur mission consistant à fournir du financement aux entreprises, fournir des véhicules d'investissement et d'épargne aux entreprises, aux institutions et aux particuliers et à trouver le juste prix des actifs en fonction de l'évolution économique", a-t-il dit.

L'illiquidité actuelle des marchés, qui vivent des "krachs" à répétition, et les dysfonctionnements observés sur plusieurs classes d'actifs sont des signes indiquant que leur fonctionnement est perturbé, selon lui.

"Nous n'appelons pas à la fermeture des marchés mais nous pensons qu'il est juste pour les autorités de commencer à y réfléchir", a dit Frédéric Rollin.

"La fermeture des marchés n'aurait de sens que si les autorités prenaient des mesures suffisamment importantes pour apporter davantage de visibilité à leur réouverture", a-t-il ajouté.

Le manque actuel de visibilité explique les forts mouvements de désinvestissement et la posture défensive adoptée par les sociétés de gestion, a poursuivi Frédéric Rollin.

Selon le stratège de Pictet, la réaction des marchés n'est pas illogique compte tenu des perturbations subies par les chaînes d'approvisionnement, des révisions à la baisse des prévisions de résultats des entreprises et de la perspective d'une entrée de l'économie mondiale en récession.

"Si aujourd'hui, nous sommes sur une baisse du S&P-500 supérieure à 30% et sur une anticipation d'une contraction de l'activité économique de l'ordre de 3%, on ne peut pas parler d'exagération des marchés", a-t-il dit.

La récession attendue devrait s'étaler sur seulement deux trimestres, certains signes statistiques indiquant que l'épidémie pourrait être vaincue à un horizon qui ne dépasse pas plusieurs semaines, a-t-il fait valoir.

"On continue de penser qu'on aura un rebond économique, notamment en raison des mesures de relance qui sont en train d'être prises", a-t-il dit.

(Patrick Vignal, édité par)