Coronavirus : Dépendante du tourisme et du BTP, l’économie corse est à l’arrêt

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Coronavirus: dependante du tourisme et du btp, l’economie corse est a l’arret[reuters.com]
(Crédits : Darrin Zammit Lupi)

AJACCIO (Reuters) - L'épidémie de cornavirus, particulièrement virulente en Corse, a frappé de plein fouet l'économie insulaire, très dépendante du tourisme et du BTP.

La Corse est la région française la plus touchée par l'épidémie proportionnellement à sa population, avec au 20 mars, selon l'Agence régionale de santé (ARS), 168 cas confirmés et sept décès pour 345 000 habitants.

L'économie insulaire, qui génère un produit intérieur brut (PIB) annuel d'environ 8,9 milliards d'euros repose sur un peu plus d'un tiers surs de tourisme et 10% sur le BTP, deux secteurs au point mort.

"L'économie corse est à l'arrêt et pourrait subir la double peine car l'avant-saison touristique sera nulle, mais après la crise sanitaire, si les écoles rouvrent jusqu'à fin juillet, il n'y aura pas du tout de saison et on aura un hiver blanc", a déclaré à Reuters Charles Zuccarelli, le président du Médef régional.

L'agence du tourisme de la Corse qui dresse un bilan en perpétuelle évolution, compte pour l'heure 58% d'annulations et des réservations en chute de 25%. En attendant la mise en place d'un dispositif territorial, les acteurs redoutent des faillites massives.

"Une cellule traite les demandes des chefs d'entreprises", a indiqué à Reuters Jean-Charles Sananes, le directeur régional de la banque de France.

Quotidiennement, la Direction régionale des entreprises (Direccte) reçoit 1.000 appels par jour et compte 2.000 inscriptions au chômage partiel.

D'autre part, le secteur de la construction et ses 6.600 structures dénombre "dans les faits 90% de ses entreprises à l'arrêt", a déclaré François Perrino, président de la fédération du bâtiment de Corse-du-Sud.

"Nous ne pouvons pas garantir la sécurité des employés et ne pouvons pas fonctionner puisque toute la chaîne est à l'arrêt", souligne-t-il.

Pour Jean-Guy Talamoni, le président de l'assemblée insulaire, les mesures proposées soumises aux régions par le gouvernement sont « inadaptées » à la Corse, dont le tissu économique compte 96% de TPE et il plaide pour la mise en place d'un dispositif territorial de soutien financier.

"La continuité territoriale est maintenue et les approvisionnements assurés", a répété Gilles Simeoni, le président de l'exécutif de la Corse, île dont les transports aériens sont réduits au strict minimum par Air Corsica, tandis que seul le fret maritime fonctionne, Corsica Linea ayant interrompu son trafic passager jeudi.

(Edité par Jean-Michel Bélot)