Thierry Breton convaincu que les Européens "convergeront", écarte un "risque alimentaire"

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Thierry breton convaincu que les europeens convergeront, ecarte un risque alimentaire[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

PARIS (Reuters) - Le commissaire européen Thierry Breton s'est dit convaincu jeudi que les Vingt-Sept seraient en mesure de converger sur le financement de nouveaux instruments dans la lutte contre la crise du coronavirus et a écarté un "risque alimentaire" dans l'Union européenne.

"Il faudra certainement avoir un fonds, on peut l'appeler fonds industriel de relance européenne par exemple qui va permettre d'émettre des obligations qui permettront d'avoir le complément de financement", a-t-il dit sur France Inter.

"Je suis convaincu qu'on convergera", a ajouté le commissaire européen chargé de la politique industrielle et du marché intérieur. "Le seul mot, c'est la solidarité."

La France, l'Italie, l'Espagne et six autres pays ont réclamé la semaine dernière la création d'un "instrument de dette commun" afin de financer le soutien aux systèmes de santé dans le combat contre la pandémie. L'Allemagne et les Pays-Bas ont fait part de leur opposition.

"Pour que nos amis allemands ou les Néerlandais vendent leurs produits, (..) encore faut-il que le continent européen puisse les acheter", a insisté Thierry Breton.

"PAS DE RISQUE ALIMENTAIRE MAIS UNE VIGILANCE DE TOUS LES INSTANTS"

Interrogé sur le risque d'une déstabilisation du marché mondial de l'alimentation et de déclenchement d'une vague de restrictions mis en lumière par plusieurs agences de l'Onu, le commissaire européen a souligné qu'il s'agissait d'un "sujet de préoccupation de tous les instants".

"Cette période est incroyablement particulière, singulière, elle ne vas pas durer non plus des mois", a-t-il poursuivi, ajoutant: "Il n'y pas de risque alimentaire, il y a en revanche une vigilance de tous les instants pour éviter qu'il y ait des blocages et pour faire en sorte que les flux de marchandises, de produits fonctionnent bien."

"Le risque, il est là", a-t-il dit, évoquant notamment des fermetures de frontière qui ont eu un impact sur les approvisionnements via la circulation des camions.

Dans une déclaration commune, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) ont appelé mardi à une protection des chaînes d'approvisionnement alimentaire, mettant en garde contre de possibles pénuries et une hausse des cours.

"Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l'exportation, provoquant une pénurie sur le marché mondial", déclarent Tedros Adhanom Ghebreyesus, Qu Dongyu et Roberto Azevedo, directeurs généraux de l'OMS, de la FAO et de l'OMC.

Thierry Breton a par ailleurs reconnu que "la question que nous pose cette crise c'est qu'on est peut-être allé trop loin dans la mondialisation et la globalisation".

La question, a-t-il ajouté, se pose notamment sur la santé (médicaments et matériels médicaux) mais aussi sur les "domaines industriels stratégiques" et sur l'agriculture.

"Je suis convaincu que notre relation au monde après cette crise sera différente."

(Sudip Kar-Gupta avec Henri-Pierre André, édité par ...)