Coronavirus : Deux TGV transfèrent des malades parisiens vers la Bretagne

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Coronavirus: deux tgv transferent des malades parisiens vers la bretagne[reuters.com]
(Crédits : Pool)

par Tangi Salaün

PARIS (Reuters) - Deux TGV médicalisés transfèrent dimanche de nouveaux patients graves d'Île-de-France vers des hôpitaux en Bretagne pour soulager les services de réanimation de la région parisienne submergés par l'épidémie de Covid-19.

"Le premier train assurera le transport de patients à destination de Vannes, de Lorient et de Quimper. Le second train permettra le transfert de patients répartis entre Rennes, Saint-Malo, Morlaix et Brest", a fait savoir l'Agence régionale de santé dans un communiqué.

Le docteur Agnès Ricard-Hibon, présidente de la Société française de médecine d'urgence, a souligné dimanche l'importance de ces transferts pour sauver des vies.

"On est un des seuls pays à être en mesure de faire ça grâce aux équipes médicalisées du Samu. Ce sont des patients très fragiles et c'est une logistique très lourde", a-t-elle rappelé sur CNEWS.

Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a déclaré samedi soir que 566 patients avaient été transférés depuis le 18 mars des régions les plus en tension vers des hôpitaux disposant encore de lits de réanimation.

"Ça a permis à de nouveaux patients d'entrer en réanimation, sinon on aurait été obligé d'arrêter la réanimation de certaines personnes non pas sur les critères médicaux et éthiques qui sont les nôtres, mais sur critères de capacité", a rappelé Agnès Ricard-Hibon.

"ÇA PEUT REPARTIR COMME EN 40"

Jérôme Salomon a salué de son côté samedi "un magnifique signe de solidarité nationale" en évoquant les patients originaires du Grand Est, de Bourgogne-Franche-Comté, des Hauts de France et d'Île de France qui ont bénéficié de telles prises en charges.

Le solde entre le nombre de personnes admises en réanimation et celles qui en sortent, après des séjours durant parfois trois semaines, n'a cessé de diminuer depuis le début de la semaine pour atteindre un plus bas de 176 samedi, a déclaré le directeur général de la Santé.

"Le besoin permanent de trouver de nouvelles places augmente moins rapidement chaque jour (mais) nous n'avons jamais eu autant de patients en réanimation", a-t-il toutefois rappelé.

Dans ce contexte, Agnès Ricard-Hibon a mis en garde contre tout relâchement, alors que la pandémie de Covid-19 a déjà fait au moins 7.560 morts en France, dont 441 de vendredi à samedi en milieu hospitalier.

"On a le sentiment que la pression baisse mais il ne faudrait pas que ce soit l'oeil du cyclone avant la tempête. Il faut continuer à respecter les mesures de distanciation sociale car sinon (l'épidémie) peut repartir comme en 40", a-t-elle dit sur CNEWS.

La situation reste "très tendue" en Île-de-France, a souligné l'urgentiste.

"On a pratiquement doublé la capacité des lits de réanimation en mobilisant le personnel soignant de toutes parts mais on est au-delà du capacitaire, ce qui nous impose de transférer des patients en région", a-t-elle souligné en évoquant les TGV en partance vers la Bretagne et le Centre-Val-de-Loire.