Coronavirus : Les Français appelés à ne pas céder à la tentation du soleil

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Coronavirus: les francais appeles a ne pas ceder a la tentation du soleil[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

par Michaela Cabrera et Tangi Salaün

PARIS (Reuters) - Se détendre pendant les vacances, oui ; au soleil, non! Médecins et responsables politiques se sont relayés dimanche pour appeler les Français à respecter le confinement visant à contrôler l'épidémie de Covid-19, malgré l'arrivée du beau temps et de températures clémentes dans tout le pays.

"Quand on voit certaines images, certaines attitudes, elles nous semblent incompréhensibles", a confié Jean Rottner, le président de la région Grand Est, la plus durement frappée jusqu'à présent, sur BFMTV.

A Paris, le directeur de l'AP-HP, Martin Hirsch, avait tiré la sonnette d'alarme dès samedi soir en s'inquiétant de voir "trop de monde dans les rues" de la capitale au moment où les services de réanimation des hôpitaux débordent.

La président de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a fait le même constat dimanche et mis en garde la population contre les conséquences de ses actes.

"J'appelle les habitants d'Île-de-France à faire preuve d'autodiscipline. Rien ne serait pire qu'un demi confinement car cela veut dire que tous les efforts que nous aurons faits auront été vains", a-t-elle déclaré sur BFMTV.

"Il ne faut pas céder à la tentation, même si ce sont les vacances et qu'il fait beau", a insisté Valérie Pécresse.

Après bientôt trois semaines de confinement, le message avait du mal à passer auprès de certains flâneurs et sportifs du dimanche.

"C'est normal de vouloir sortir parce qu'à Paris, quand on vit dans 9 m2, ont a besoin de souffler une heure. Et là, en plus, il fait beau", a déclaré à Reuters un joggeur qui n'a pas souhaité donner son nom.

CONTRÔLES DE POLICE RENFORCÉS

Devant un parc fermé en raison de l'épidémie, une vingtaine de personnes couraient, se promenaient ou même se reposaient sur des bancs sous l'oeil vigilant de policiers qui contrôlaient régulièrement leurs attestations dérogatoires de sortie.

Parmi elles, Patricia, sortie avec ses deux filles pour promener ses chiens - dans le plus pur respect de la loi, assure-t-elle.

"On respecte le confinement. On sort le temps d'une balade, comme le prévoit l'attestation dérogatoire, on ne fait pas plus. On fait nos courses au minimum. Je suis contente de promener les chiens, mes filles", a-t-elle dit.

Dans certains lieux prisés des promeneurs parisiens, comme le Bois de Boulogne, la police a déployé des drones pour traquer les contrevenants.

"Aucun relâchement ne sera toléré par nos forces de l'ordre : la santé de tous passe par le civisme chacun", a prévenu sur Twitter le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez.

Alors que le gouvernement avait commencé à faire part ces derniers jours de sa réflexion sur les mesures à prendre pour sortir du confinement, Laurent Nuñez a fait une vive mise au point .

"Le déconfinement n'est pas à l'ordre du jour : en cette période de 'vacances' et de beau temps, les contrôles ont été renforcés partout sur le territoire", a-t-il averti.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a clos la journée avec un message identique: "Il faut faire en sorte de lutter absolument contre le relâchement", a-t-il déclaré sur France 2, tout en reconnaissant que le confinement était plus difficile à vivre pour une famille dans un petit appartement que dans un pavillon.

"Parce que le relâchement, c'est l'allié du Covid, c'est mettre à terre les efforts que les Français ont fait depuis trois semaines et menacer aussi de surcharge le monde hospitalier."

Christophe Castaner a ajouté que 1,4 million de contrôles avaient été effectués au cours des trois derniers jours et que la nouvelle attestation de circulation, téléchargeable à partir de lundi matin sur smartphone, aiderait "à améliorer les contrôles chaque fois que c'est nécessaire".

(Avec Gilles Guillaume)