Contraction de 6% de l'économie vue au 1er trimestre, selon la Banque de France

reuters.com  |   |  353  mots
Contraction de 6% de l'economie vue au 1er trimestre, selon la banque de france[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - L'économie française s'est sans doute contractée de 6% au premier trimestre, selon la prévision publiée mercredi par la Banque de France, alors que les mesures de confinement instaurées pour lutter contre l'épidémie du nouveau coronavirus ont entraîné la fermeture de nombreux secteurs économiques.

Cela signifie que l'économie devrait avoir chuté à un plus bas en rythme trimestriel depuis la Deuxième Guerre mondiale. Elle s'était contractée de 5,3% au deuxième trimestre 1968 au moment des manifestations.

Les Français sont contraints à rester chez eux depuis le 17 mars pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, et le Premier ministre Edouard Philippe a prévenu mardi que le confinement pourrait être prolongé au-delà au 15 avril.

Durant une semaine classique de confinement en mars, a indiqué la Banque de France dans sa prévision des conséquences de l'épidémie sur l'économie, l'activité économique s'est réduite de près d'un tiers.

Avec un tel ralentissement de l'activité, chaque quinzaine de confinement pourrait amputer la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) de 1,5 point de pourcentage, a estimé la banque centrale française, faisant écho aux prévisions de l'Insee.

L'enquête de la banque centrale réalisée du 27 mars au 3 avril auprès de 8.500 entreprises montre que l'utilisation des capacités industrielles a reculé en moyenne à un plus bas historique de 56% en mars, contre 78% le mois précédent, et a décliné à 41% pour le secteur automobile.

Les chefs d'entreprise interrogés ont dit avoir perdu en moyenne cinq jours de travail en mars tandis que les compagnies du secteur des services ont fermé en moyenne pendant six jours, tandis que ce nombre s'est élevé à 14 dans l'industrie de la restauration.

Face à cet net déclin de l'activité, les entreprises ont fait état d'un bond dans les demandes de crédit, alors que le gouvernement a mis en place fin mars un programme de prêts garantis par l'Etat dans le but de compenser les répercussions de la crise sanitaire actuelle.

(Leigh Thomas; version française Jean Terzian)