Les moyens de subsistance de la moitié de la population active mondiale menacés, selon l'OIT

reuters.com  |   |  304  mots

GENEVE (Reuters) - Près de 1,6 milliard de travailleurs de l'économie informelle, soit près de la moitié de la population active mondiale, courent le risque immédiat de voir leurs moyens de subsistance "anéantis" par les conséquences de la pandémie de COVID-19, avertit l'Organisation internationale du travail (OIT).

Ces travailleurs les plus vulnérables, qui sont deux milliards pour une main-d'œuvre mondiale de 3,3 milliards, ont subi une "réduction sévère" de leurs capacités à gagner leur vie, souligne-t-elle dans la troisième édition de son rapport sur les effets de la pandémie.

Le premier mois de la crise a, selon elle, entraîné une baisse de 60% du revenu des travailleurs informels dans le monde. "Cela se traduit par une chute de 81% en Afrique et dans les Amériques, 21,6% en Asie et Pacifique et 70% en Europe et en Asie centrale."

"Il s'agit d'une conséquence des mesures de confinement et/ou en raison du fait qu'ils travaillent dans les secteurs les plus touchés", poursuit l'OIT. "Sans sources de revenus alternatives, ces travailleurs et leurs familles n'auront plus de moyens de subsistance."

Plus de 436 millions d'entreprises font face à des risques élevés de perturbations, en particulier dans les secteurs de la vente en gros et au détail, de l'industrie, de l'hôtellerie et de la restauration, ou de l'immobilier.

L'organisation s'attend à une baisse de 10,5% du nombre d'heures travaillées pour le trimestre en cours, par rapport au quatrième trimestre 2019, ce qui représente selon elle 305 millions d'emplois à temps plein.

Elle appelle "à des mesures urgentes, ciblées et souples afin de soutenir les travailleurs et les entreprises, notamment les petites entreprises, ceux qui exercent leur activité dans l'économie informelle ainsi que les autres personnes vulnérables".

(Stéphanie Nebehay, version française Jean-Philippe Lefief)